Protection des espèces menacées par la cryopréservation de leurs cellules

Abstract

Après un rappel théorique de la cryopréservation, nous évaluerons au travers de deux cas l’application de cette méthode dans le domaine de la conservation des espèces. Le putois à pieds noirs, déclaré comme éteint à l’état sauvage en 1985, a fait l’objet d’une opération de conservation basée sur la collecte de gamètes – principalement de sperme – et son utilisation par des techniques de reproduction assistées. Des spermatozoïdes récoltés ont été cryopréservés dès le début de l’opération pour permettre la réintroduire de patrimoine génétique non représenté. Le lynx ibérique permet de mettre en lumière une application différente de la cryopréservation. Sa population divisée et réduite est marquée par les effets du « drift » génétique et en conséquence sa diversité génétique est l’une des plus basses parmi les mammifères. Les actions de conservation ex situ mises en place reposent sur des études génétiques. Des tissus somatiques ont été cryopréservés dans l’optique de suivre l’évolution génétique du lynx ibérique mais aussi dans l’espoir d’utiliser ces échantillons pour réimplémenter de la variété génétique dans l’espèce. En effet, d’autres perspectives existent pour la cryopréservation en conservation et incluent notamment le transfert nucléaire de cellules souches et les cellules souches pluripotentes induites.