Le dépistage nutritionnel chez l'enfant admis à l'hôpital. L'outil DéDé2 en version informatisée

Abstract

Introduction : Il est communément admis que l’enfant est à plus haut risque de dénutrition que l’adulte et que ce risque est accru en cas d’hospitalisation. Cependant, malgré une littérature riche sur le sujet, comprendre la dénutrition pédiatrique n’est pas simple. L’absence d’uniformisation dans sa définition, ses indicateurs et ses seuils engendre un manque de clarté général. À l’admission à l’hôpital, il apparait essentiel de distinguer deux risques : le risque de présenter une dénutrition antérieure à l’hospitalisation (statut nutritionnel faible) et le risque de se dénutrir pendant le séjour hospitalier (risque nutritionnel). Dans les pays développés, la prévalence de la dénutrition aigüe à l’admission est d’environ 10 % et reste stable depuis plus de quarante ans, tandis que la prévalence du risque nutritionnel varie de 35,7 à 100 % selon les services et pathologies rencontrées. Ces taux élevés justifient la mise en place d’un dépistage systématique. Dans ce contexte, plusieurs outils ont été développés sans qu’aucun ne soit reconnu comme gold standard. En Europe, le STRONGkids est régulièrement rencontré, excepté en France, où le DéDé2 fait office de référence. Une variante informatisée de cet outil, appelé DéDé2-NDB*, a été créée pour le service de Pédiatrie générale du CHU de Liège, site Notre-Dame des Bruyères. Les objectifs de cette étude étaient de valider l’outil créé comme dépistage infirmier et d’évaluer sa valeur diagnostique en tant qu’outil de dépistage nutritionnel complet, capable de déterminer le statut nutritionnel et le risque nutritionnel. Matériel et méthodes : Les infirmières ont complété le DéDé2-NDB* pour les 141 enfants âgés de 1 mois à 17 ans inclus dans l’étude, tandis que les médecins ont complété le DéDé2 en version originale. Le statut et le risque nutritionnels ont été déterminés selon les quatre indicateurs de l’OMS et le STRONGkids. Résultats : L’accord entre l’infirmière et le médecin était satisfaisant (coefficient k = 0,638). En tant que dépistage nutritionnel complet, l’outil a présenté une faible sensibilité (48,28%) avec un taux de faux négatifs importants (21,90%). Conclusion : L’outil a été validé en tant que dépistage infirmier mais présente une valeur diagnostique trop faible. Cependant, il présente une bonne valeur diagnostique en tant que dépistage du statut nutritionnel à l’admission.