Quels liens entre usage de nouvelles substances psychoactives et profil sociodémographique ? Une étude exploratoire.

Abstract

Introduction : En six ans, plus de 700 nouvelles substances psychoactives (NSP) différentes ont pu être identifiées à travers le monde. La consommation des NSP représente un réel défi sociétal et de santé publique. La prévalence de consommation a doublé ces dernières années et le profil des consommateurs belges est mal connu. Un projet pilote européen (I-trend) a récemment été lancé dans 5 pays pour mieux appréhender ce phénomène et investiguer le profil des consommateurs. La Belgique n’a pas été incluse dans ce projet pilote. Cette étude exploratoire a pour but de décrire les différences entre les usagers de drogues illégales classiques et les usagers de NSP. Elle examine la nature des relations entre l’usage des nouvelles substances psychoactives et le profil sociodémographique, de consommation et d’information des consommateurs. L’hypothèse est qu’il existe des différences dans le profil socio-démographique et le profil de consommation entre les usagers de NSP et les usagers de drogues illégales classiques. Méthodologie : Il s’agit d’une étude transversale à visée analytique. Une enquête en ligne similaire à l’enquête du projet pilote européen est diffusée, au sein de la population générale et de la population spécifique, en région wallonne et bruxelloise. Les analyses sont en premier lieu de type descriptives pour permettre la comparaison avec I-trend. Dans un second temps, des analyses univariées et une analyse multivariée sont effectuées. Résultats : L’échantillon comprend 553 consommateurs, dont 67 consomment des NSP. Le profil d’usager est comparable au profil décrit dans I-trend. Les profils sociodémographiques sont similaires entre les consommateurs de drogues classiques et les consommateurs de NSP belges. Il existe pourtant des différences au niveau du sexe et de l’emploi dans l’analyse descriptive et univariée. La consommation de Kétamine, de LSD et d’héroïne est associée à la consommation de NSP. Les usagers de NSP se dirigent essentiellement vers des professionnels spécialistes des drogues, leurs amis et internet pour chercher des conseils sur leur consommation ou des informations sur les substances psychoactives qu’ils consomment. Conclusion : Malgré le peu de consommateurs de NSP dans l’échantillon, des différences entre les usagers de drogues classiques et les usagers de NSP existent. Cette étude confirme l’importance d’envisager une réduction des risques de type 2.0 par les biais d’internet et des forums en ligne. Une autre étude est nécessaire afin d’incorporer plus d’usagers de NSP, d’améliorer la puissance statistique et de faire ressortir des tendances plus précises.