Passer le cap de la PMI automatisée : étude de cas dans trois maisons de repos et de soins

Abstract

Introduction : De nombreuses études démontrent un taux interpellant d’erreurs médicamenteuses, notamment dans la préparation des piluliers. Ces erreurs s’avèrent d’autant plus importantes au sein des maisons de repos (et de soins). Or, l’amélioration de la sécurité du circuit du médicament est devenue depuis plusieurs années une priorité. Dès lors, la préparation de médication individuelle (PMI) automatisée peut être perçue comme une solution en terme de sécurisation de ce circuit. Cependant, en sachant que le changement est l’un des problèmes les plus difficiles rencontrés dans les organisations, l’objectif général de ce travail est d’évaluer la manière dont les maisons de repos participantes ont mené (ou vont mener) à bien ce projet. Les objectifs secondaires sont d’identifier les leviers et les freins rencontrés lors de cette implémentation, mais également les attentes de l’équipe infirmière voulant implémenter la PMI automatisée. Et enfin, proposer des pistes de solutions pertinentes aux maisons de repos qui souhaitent mener ce projet à bien. Matériel et méthode : Une étude qualitative a été réalisée au sein de deux maisons de repos et de soins ayant implémenté la PMI automatisée depuis un certain temps, et une souhaitant l’implémenter. À l’aide d’un guide d’entretien validé, des entretiens semi-dirigés ont été effectués auprès de dix infirmières et cinq infirmières en chef. Résultats : Cette recherche a permis de mettre en évidence quatorze incitants, deux barrières et sept construits neutres. Ceux-ci démontrent l’intérêt et le besoin de l’innovation, ainsi que les bénéfices apportés aux résidents. La relation avec la pharmacie et le climat dans lequel se développe le projet sont également des éléments pris en considération. Cependant, le coût de l’implémentation est une contrainte significative, notamment en terme d’efforts à fournir, et dans une moindre mesure, d’un point de vue financier. Enfin, la communication, la formation et l’information au sujet du projet sont quelques sujets sur lesquels les avis sont mitigés. Conclusion : Malgré les bénéfices apportés par la PMI automatisée et les nombreux incitants mis en évidence, le changement s’avère être une activité trop peu maîtrisée par les infirmières en chef. Toutefois, on trouve en la PMI automatisée une réelle opportunité dans l’amélioration continue de la qualité des soins. Ainsi, le sujet mérite attention.