Étude qualitative des comportements rapportés par des femmes enceintes face aux risques environnementaux et de l'impact de recommandations

Abstract

Introduction : Tens of thousands of chemicals are found in various consumer products and in ambient air. These environmental toxic substances use different entry points to harm the human body and impair health. Most of these chemicals also pass through the placental barrier. Disruption of the endocrine system caused by exposure to chemicals causes disease, dysfunction or disability throughout life. Prenatal exposure to disruptors is associated with different disorders (neurodevelopmental, reproductive, ...). Adult diseases can therefore have an early origin, in utero or during the first years of life. The objective of this study is to assess, through anamnesis, the behaviour of pregnant women regarding environmental risks, at three-month intervals, in order to see the impact of recommendations related to these risks. Material and methods : The present study is an interventional study using a qualitative approach. The data were collected through two individual meetings, conducted three months apart, with the same participants, among pregnant women attending gynaecological consultations in hospitals in Liège (CHC, CHR and CHU). Recommendations were formulated at the end of the first meeting. Results : Two thirds of the pregnant women surveyed did not know what endocrine disrupters were. This illustrates the fact that despite their ubiquity in the environment and repeated media information, public awareness of this subject remains insufficient. By receiving information, via the recommendations, future mothers became more conscious and adopted protective behaviours regarding environmental risks. Two-thirds of participants easily implemented and maintained the whole or most of the protective behaviours related to their intentions to change. Conclusion : Our data highlighted a lack of knowledge of the target audience regarding pathways and sources of exposure to chemicals and the effects of endocrine disrupters. Not all of the participants' behaviours were health protective. Recommendations have led to the implementation of protective behaviours. A proposed approach would be for health practitioners to provide with patients comprehensive information about environmental risks as early as teenage years.

Introduction : Des dizaines de milliers de produits chimiques se retrouvent dans différents produits de consommation et dans l’air ambiant. Ces toxiques environnementaux utilisent différentes portes d’entrée pour atteindre le corps humain et altérer la santé. La plupart de ces toxiques passent également la barrière placentaire. La perturbation du système endocrinien provoquée par une exposition aux produits chimiques entraîne des maladies, dysfonctionnements ou handicaps tout au long de la vie. L’exposition prénatale aux perturbateurs est associée à différents troubles (neurodéveloppementaux, reproductifs, …). Des maladies de l’adulte peuvent dès lors avoir une origine précoce, in utero ou durant les premières années de la vie. L’objectif de cette étude est d’évaluer, par l’anamnèse, le comportement des femmes enceintes vis-à-vis des risques environnementaux, à trois mois d’intervalle, afin de voir l’impact de recommandations liées à ces risques. Matériel et méthodes : L’étude menée est une étude interventionnelle fondée sur une approche qualitative. Les données ont été récoltées au moyen de deux entretiens individuels, menés à trois mois d’intervalle, auprès des mêmes sujets, des femmes enceintes fréquentant les consultations de gynécologie d’hôpitaux liégeois (CHC, CHR et CHU). Des recommandations leur ont été formulées à la fin du premier entretien. Résultats : Deux tiers des femmes enceintes interrogées ignoraient ce qu’étaient les perturbateurs endocriniens. Cela illustre le fait que malgré leur ubiquité dans l’environnement et une information médiatique répétée, la connaissance du public à ce sujet reste insuffisante. Le fait d’avoir reçu des informations, via les recommandations, a permis aux futures mamans une prise de conscience et l’adoption de comportements protecteurs vis-à-vis des risques environnementaux. Deux tiers des sujets ont adopté et maintenu aisément l’entièreté ou une majorité des comportements protecteurs en lien avec leurs intentions de changement. Conclusion : Nos données ont mis en évidence un manque de connaissance du public cible concernant les voies et sources d’exposition aux produits chimiques et les effets des perturbateurs endocriniens. Les comportements des sujets n’étaient pas tous protecteurs pour leur santé. Des recommandations ont permis l’adoption de comportements protecteurs. Une perspective proposée serait que les praticiens de la santé puissent fournir aux patients une information complète au sujet des risques environnementaux, dès l’adolescence.