La représentation des agressions sexuelles en situation de consommation chez les jeunes âgés de 18 à 25 ans

Abstract

Cette étude actuelle met en avant les représentations sur les agressions sexuelles en situation de consommation d’alcool. Elle inclut deux questions de recherche : quelles sont les représentations des agressions sexuelles en situation de consommation chez les jeunes âgés de 18 à 25 ans ? Quels sont les facteurs qui impactent ces représentations ? En vue de l’obtention de réponses, nous avons réalisé une analyse quantitative ainsi qu’une analyse qualitative. La première analyse a pu se réaliser au moyen d’un questionnaire en ligne diffusé sur les réseaux sociaux ; la seconde, quant à elle, s’est effectuée à l’aide de la réalisation de trois focus groups : le premier rassemble uniquement des femmes, le second regroupe des hommes et le dernier a la particularité d’être mixte. Trois vignettes cliniques d’une agression sexuelle ont été exposées à l’ensemble des sujets, elles nous ont permis d’analyser les différentes représentations des jeunes adultes lorsque la variable « consommation d’alcool » différait entre les trois vignettes cliniques. Plus précisément, la première vignette clinique reprenait une situation de violence sexuelle en situation de consommation du côté de l’auteur, mais également de la victime. La seconde avait la particularité d’uniquement mentionner l’état d’ébriété de l’auteur en situation d’agression sexuelle. Enfin, la dernière représentait une agression sexuelle lorsque les deux protagonistes étaient sobres. Nous supposons que des données sociodémographiques, telles que le sexe, l’orientation sexuelle, le statut professionnel ainsi que le genre du participant ont un impact sur leur façon de se représenter les agressions sexuelles dans des situations où la victime et l’agresseur sont soit en état d’ébriété, soit sobres. Nous émettons également l’hypothèse que la consommation d’alcool, la présence de victimisation sexuelle, la qualité de vie ainsi que l’adhérence aux fausses croyances concernant le viol de nos participants ont un effet sur ces représentations. Les résultats soulignent que les sujets semblent considérer l’auteur sobre comme étant un cran plus responsable de l’agression sexuelle, comparé à l’auteur en état d’ébriété. Ensuite, la plupart de nos participants n’estiment pas que l’état de la victime a joué un rôle dans l’agression sexuelle. Cependant, la consommation d’alcool de l’auteur semble avoir eu un impact dans le passage à l’acte d’après notre échantillon. La majorité de nos sujets n’évaluent pas comme étant moins grave l’agression sexuelle lorsque la consommation d’alcool des deux protagonistes est évoquée. Finalement, pour notre seconde question de recherche, des facteurs semblent avoir eu les effets significatifs escomptés à propos des représentations à savoir : la variable sexe, la qualité de vie du sujet, ainsi que le niveau d’adhésion aux fausses croyances concernant le viol.