L'immersion dans la peau d'un patient améliore-t-elle la communication empathique ?

Abstract

« Il est largement démontré que les stéréotypes, par exemple liés à l’âge, peuvent impacter la qualité des soins proposés aux patients (Schroyen et al., 2015). En effet, les stéréotypes influencent les attitudes des professionnels de la santé, souvent de façon non consciente. Les attitudes peuvent s’exprimer à la fois par le comportement verbal et non verbal du professionnel, à la fois par ses prises de décisions plus prescriptives (par exemple, sans explorer l’opinion, le ressenti, ou certains symptômes de la personne). Plus inquiétant encore, les attitudes des soignants peuvent affecter la décision clinique avec entre autres la banalisation de certains symptômes (Schroyen et al., 2017), l’exagération d’autres symptômes (Read et al., 2016) ou encore l’exclusion de certaines alternatives thérapeutiques (Schroyen et al., 2015). Il est donc fondamental de réduire l’impact des stéréotypes, améliorer la communication empathique afin d’améliorer la qualité des soins. Ce projet de mémoire vise à développer et valider un dispositif permettant d’immerger des sujets (étudiants en psychologie) dans des scénarios d’entretien psychologique. Ces scénarios seront filmés avec l’aide d’une caméra à 360° et d’acteurs, puis visionnés par les sujets avec un visiocasque. Par exemple, un scénario simulera un entretien mené par un psychologue avec une personne âgée et présentant différents indices d’attitudes négatives dans son comportement verbal (le professionnel parle fort, ils utilisent des phrases courtes et simplifiées). Ce scénario permettra ainsi aux sujets de se plonger dans le vécu de personnes âgées confrontées à des attitudes et stéréotypes négatifs de la part des professionnels. L’objectif est d’étudier si cet apprentissage expérientiel permet d’améliorer les compétences communicationnelles des sujets. Afin de comparer la communication avant et après la formation, les participants seront invités à mener un jeu de rôle simulant une interaction clinique avec patient âgé. L’analyse portera sur les caractéristiques linguistiques de leurs prestations (débit, longueur de phrases, etc.), les comportements d’écoute (questions ouvertes/ fermées, les reformulations, les silences d’écoute, etc.) et de régulation de la collaboration (du pourquoi des questions, des choix proposés etc.). Différentes mesures et des attitudes par rapport au vieillissement seront également récoltées. »