Influence de la personnalité sur les modifications cognitives liées à l'âge : rôle des variations stratégiques

Abstract

L’objectif de cette étude était de tester l’hypothèse selon laquelle la personnalité pourrait partiellement expliquer les difficultés à auto-initier des stratégies avec l’avancée en âge. Nous nous sommes intéressés aux stratégies telles qu'elles peuvent être observées au travers de deux séances successives visant à tester l'effet de génération. L’effet de génération est un avantage mnésique du à l’auto-génération d’une cible contrairement à sa simple lecture. Nous avons fait l’hypothèse d’une diminution de cet effet chez les sujets jeunes lors d’une deuxième séance. Ceci témoignant de leur capacité à ajuster leurs stratégies de mémorisation, contrairement aux sujets âgés. Les participants ont du mémoriser des paires de mots dans deux conditions (lecture : décor – forêt et génération : sauvage – ch_ns_n). Un rappel indicé était ensuite réalisé. La même procédure était effectuée une seconde fois avec une liste de mots différents. Les résultats n’ont pas mis en évidence l'effet de génération attendu. Les cibles lues et générées étant rappelées de manière équivalente. Cependant, une adaptation stratégique a été observée chez les sujets jeunes. Le rappel des mots lus étant nettement supérieur au rappel des mots générés lors de la seconde séance. Des analyses de covariances ont été réalisées afin de voir l’impact des traits de personnalité du Big-5 sur ce changement stratégique. Les résultats montrent que l’ouverture atténue l’effet de l’âge sur les variations stratégiques, tandis que le neuroticisme (et dans une moindre mesure la consciencieusité) exacerbent les effets de l’âge. Cette étude confirme la présence de différences stratégiques entre sujets jeunes et âgés et le rôle modulateur de la personnalité sur ces différences.