Le développement des fonctions exécutives chez l'enfant entre 8 et 11 ans : quel impact des pratiques et des attitudes parentales ?

Abstract

Il est aujourd’hui évident que les fonctions exécutives jouent un rôle primordial dans le développement des enfants, les futurs adultes de demain. Les fonctions exécutives semblent contribuer non seulement à un développement adéquat au niveau cognitif, psychologique mais également social. En revanche, les connaissances sur les facteurs ayant une influence sur le développement des fonctions exécutives soulèvent encore certaines questions, notamment du fait de l’intérêt récent porté aux fonctions exécutives chez les enfants. Dans le cadre de ce travail, nous nous sommes interrogés sur l’impact de la parentalité sur les fonctions exécutives. Plus particulièrement, nous nous sommes penchés sur les attitudes et les pratiques parentales. Notre problématique est la suivante : Existe-t-il un lien entre les pratiques parentales, les attitudes parentales et le développement des fonctions exécutives chez des enfants âgés de 8 à 11 ans ? Pour y répondre, notre échantillon se compose de 119 dyades parent-enfant, âgés entre 8 et 11 ans. Les capacités exécutives ont été évaluées à l’aide de 4 tâches permettant l’évaluation spécifique de la planification, l’inhibition, la flexibilité et la mémoire de travail. De plus, afin d’évaluer la parentalité, deux questionnaires ont été remplis par les parents : l’EPEP-PPSF nous a permis d’évaluer les pratiques éducatives parentales selon une dimension de Support et de Contrôle, tandis que l’ECEP nous a permis d’évaluer les attitudes et les pratiques éducatives parentales, selon plusieurs polarités, évaluant notamment la confiance et la souplesse, pour les attitudes parentales. Selon nos hypothèses, les attitudes souples et de confiance tendent à avoir un impact positif sur les fonctions exécutives, tout comme les pratiques parentales supportives. Les pratiques contrôlantes, cependant, ont été supposées avoir un effet négatif. De plus, nous avons questionné l’influence de l’âge sur ces possibles influences. Aucun de nos résultats n’a permis de confirmer nos hypothèses. Cela peut s’expliquer par les diverses limites de notre étude. Dans une perspective future, il serait intéressant de réaliser une étude longitudinale avec un âge plus étendu. Afin d’évaluer la parentalité, il semblerait également intéressant de privilégier un recueil de données via observations. Approfondir les connaissances de l’impact de la parentalité sur les fonctions exécutives permettrait, in fine, la création notamment de programmes d’intervention destinés aux parents.