Les outils diagnostiques de la maladie de l'herbe

Abstract

La maladie des chevaux à l’herbe est une maladie neurodégénérative qui touche les équidés au pâturage, affectant les neurones du système nerveux central et périphérique. Découverte en 1909 en Ecosse, elle s’est largement répandue au Royaume-Uni et touche sporadiquement les pays de l’Europe du Nord, dont la Belgique et ses pays voisins. Cette pathologie, à l’issue bien souvent fatale, est à l’origine de nombreuses études et représente un véritable challenge pour les vétérinaires. En effet, l’étiologie reste encore aujourd’hui un mystère, bien que plusieurs hypothèses soient retenues. L’hypothèse la plus probable serait une infection par une bactérie ingérée lors du pâturage ; Clostridium botulinum, capable de produire une neurotoxine dans le tractus gastro-intestinal des équidés. Cette toxine serait responsable des lésions neuronales observées qui donnent un tableau clinique qui diffèrent selon la sévérité de l’atteinte. Ainsi, trois formes de la maladie sont décrites : la forme aiguë, subaiguë et chronique. Le diagnostic de cette maladie est difficile car on dispose de peu de tests spécifiques et sensibles et ils sont surtout invasifs et difficiles à mettre en place. En ante-mortem, on se base essentiellement sur l’état clinique de l’animal ainsi que sur les données épidémiologiques. Le seul moyen d’obtenir un diagnostic de certitude est de réaliser un examen histologique mettant en évidence des lésions caractéristiques de certains ganglions, ceci étant le plus souvent réalisé en post-mortem. Récemment, le réseau d’épidémiosurveillance en pathologie équine a mis en place une grille de score basée sur les signes cliniques et les données épidémiologiques dans le but d’aider le vétérinaire à détecter la maladie. Afin d’évaluer cette grille comme outil diagnostic, une étude rétrospective des cas de maladie de l’herbe présentés à la Clinique Vétérinaire Universitaire de Liège depuis 1999 à aujourd’hui a été menée.