Evaluation de l'effet d'un fertilisant organique à base de coques de cabosses de cacaoyers sur les performances de la cacaoculture dans la commune de la Grande-Rivière-du-Nord, Haïti

Abstract

RESUME La cacaoculture est l’une des filières agricoles importantes en Haïti. Cependant, la faible densité des plantations, le vieillissement des parcelles mal entretenues et les problèmes de fertilité des sols sont les causes majeures de la baisse du rendement de cette culture. Pour améliorer le rendement, une étude a été effectuée afin de déterminer l’effet de l’application d’un compost produit à partir de coques de cabosses de cacao et de diverses matières organiques végétales et animales sur la productivité des cacaoyers. A cette fin, une enquête a été menée sur le terrain à la Grande Rivière du Nord. Au total, 100 pieds de cacaoyers ont été échantillonnés dans dix parcelles (à raison de dix pieds par parcelle) dont 5 recevant du compost et 5 n’en recevant pas. En outre, un échantillon du compost appliqué a été analysé au laboratoire afin de déterminer ses propriétés fertilisantes. Les résultats de l’enquête ont montré que la majorité des plantations de cacaoyer sont âgées de plus de 25 ans et cultivées sur des superficies allant de 0,32 à 1,29 ha (0,73ha en moyenne) en associations avec des cultures vivrières, des espèces fruitières et des espèces forestières. La majorité d’entre elles sont cultivées sous un ombrage moyen. Elles sont entretenues par des personnes âgées. Parmi tous les paramètres observés concernant la morphologie et les composantes du rendement du cacaoyer, seul le poids moyen d’une cabosse présentait une différence significative. Les cabosses produites dans les parcelles ayant reçu du compost sont significativement plus lourdes que celles récoltées dans les parcelles n’ayant pas reçu de compost. En ce qui concerne la production, les parcelles recevant du compost donnent en moyenne 511,23 kg/ha de cacao frais et celles qui n’en reçoivent pas produisent 328,93kg/ha de cacao frais. Du fait de la très grande variabilité des résultats, il n’existe cependant pas de différence statistiquement significative (p=0,25) entre ces moyennes. L’analyse des revenus a montré que les parcelles recevant du compost généraient une augmentation de valeur ajoutée brute par ha de 11088 gourdes (110,88 EUR) par rapport aux parcelles sans compost. En conclusion, l’application de compost semble permettre d’augmenter le rendement et d’améliorer le revenu des producteurs de cacao. Des études complémentaires sont cependant nécessaires pour confirmer cette affirmation. Mots clés : cacaoyer, fertilisation, compost, coques de cabosses, Haïti.