La malaria acquise à l'occasion de voyages en zone endémique par les personnes originaires d'Afrique Sub-saharienne résidant à Liège

Abstract

Résumé

Introduction : la malaria est une maladie infectieuse très répandue dans le monde. L’Organisation Mondiale de la Santé et le Roll Back Malaria (RBM) soulignent les efforts considérables depuis 2010 pour la prévention contre la malaria au niveau mondial. Cependant, l’utilisation de la chimioprophylaxie par les migrants ou VFR (visiting friends and relatives), est l’une des difficultés relevées dans la stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030. Une étude transversale a été réalisée pour identifier les raisons de l’utilisation ou non de la chimioprophylaxie par les personnes originaires de l’Afrique Sub-saharienne de la province de Liège lors de voyages en zone endémique. Matériel et méthodes : Une enquête a été menée sur 257 personnes grâce à un questionnaire. La méthode d’échantillonnage de type « boule de neige » a été choisie. Les participants âgés de 18 ans ou plus, ayant séjourné en Belgique ou dans un autre pays non endémique de la malaria plus de 6 mois et partis dans un des pays de l’Afrique Sub-saharienne au moins 1 fois ont été inclus dans la recherche. Le guide de référence des indicateurs de communication pour le changement social et de comportement sur le paludisme de RBM 2017, a été utilisé comme cadre théorique pour cette étude. Résultats : 105 personnes avaient utilisé la chimioprophylaxie et 152 personnes ne l’avaient pas utilisée. Les résultats indiquaient que l’utilisation de la chimioprophylaxie était associée au fait, d’avoir un ou plusieurs enfants et d’avoir consulter avant le voyage. La vulnérabilité, la gravité perçue et l’influence des normes sociales influençaient l’absence d’utilisation de la chimioprophylaxie. Le cout élevé, les effets secondaires des médicaments, la médecine traditionnelle et la phytothérapie, avaient été donnés comme raison de non-application de la chimioprophylaxie par les participants. Conclusion : ces résultats étaient conformes aux études similaires de la littérature. Ils renforcent le constat des médecins spécialistes de la médecine tropicale sur la non-application des mesures préventives recommandées aux personnes originaires de l’Afrique Sub-saharienne de la province de Liège lors de voyages en zone endémique Abstract Introduction : malaria is a widespread infectious disease worlwide. The world Health Organization and Roll Back Malaria (RBM) have highlighted significant efforts since 2010 to prevent malaria globally. However, the use of chemoprophylaxis by migrants or VRF (visiting friends and relatives), is one of the difficulties identified in the global technical strategy for malaria control 2016-2030. A cross-sectional study was carried out to identify the reasons for the use or not of chemoprophylaxis of people from sub-saharan Africa in the province of Liege on trips to endemic areas. Material and methods : a survery of 257 people was conducted using a questionnaire. The snowball sampling method was chosen. Participants 18 years of age or older, who have stayed in Belgium or another country not endemic for malaria during more than 6 months and going to one of the countries of Sub-saharan Africa at least 1 time have been included in the research. RBM 2017 Malaria communication and Behavior Change Indicators Reference Guide was used as a theoretical framework for this study. Results : 105 people had used chemoprophylaxis and 152 people had not used it. The results indicated that whether or not chemoprophylaxis was used was associated with, whether the person had one or more children or not, pre-trip consultation, perceived vulnerability, and perceived severity, the influence of social norms. These factors negatively influenced the use of chemoprophylaxis. The high cost, side effects of drugs, traditional medicine, herbal medicine, were given as a reason for non-application of chemoprophylaxis by participants. Conclusion : these results were consistent with similar studies in the literature. They reinforce the finding of tropical medicine doctors that people from Sub-saharan Africa in the province of Liege do not apply the recommended preventive measures when travelling to endemic areas.