Feedback interne versus Feedback externe : quel effet sur la prédiction de la performance ?

Abstract

La métacognition est un système composé de trois aspects. Celui qui nous intéresse le plus ici est le monitoring métacognitif qui représente la capacité d’un individu à estimer l’état de son activité cognitive. On l’évalue en demandant aux participants de poser un jugement sur l’état actuel de leur cognition. Nous savons que les enfants ont tendance à se surestimer, ce qui amène de nombreuses répercussions… Des chercheurs ont alors imaginé une technique qui permet aux enfants d’améliorer leurs jugements : le feedback. On se pose alors la question de savoir celui-ci a un effet positif ou s’il s’agit plutôt d’un effet d’ancrage. Les objectifs de ce mémoire sont d’étudier si les enfants, et notamment ceux de moins de 6 ans (puisque cela n’a pas encore été démontré), sont sensibles à un effet d’ancrage, et de poser la question de savoir si le feedback permet d’aider l’enfant à avoir une meilleure prédiction et donc un meilleur monitoring métacognitif, ou s’il s’agit en réalité d’un effet d’ancrage. Enfin, nous savons que les capacités métacognitives sont inter-reliées aux fonctions exécutives. Le dernier objectif sera de démontrer que les enfants qui ont une meilleure précision métacognitive sont également ceux qui possèdent les meilleures fonctions exécutives. La méthodologie consiste en l'administration à 72 enfants, âgés de 4, 6 et 8 ans, de deux tâches de mémoire avec prédiction, entrecoupées des tâches distractrices, évaluant les fonctions exécutives. La tâche de mémoire consiste en une double lecture d'une liste de paires de mots, que l'enfant devra être capable de rappeler en donnant préalablement une prédiction sur le nombre de mots qu'il sera capable de rappeler. Cette prédiction est soit neutre, soit accompagnée d'un ancrage faible ou fort. Un feedback est donné pour la moitié des sujets et pour l'autre, il y a absence de feedback. Ensuite, une seconde liste de mots sera proposée à l’enfant selon la même procédure mais sans ancrage ni feedback. Les résultats nous ont permis de confirmer les deux premières hypothèses mais pas la troisième. Cette étude offre des remises en question sur le plan clinique et pédagogique en raison de l’utilisation intensive de ce type de feedback. Mais de nombreuses recherches sont encore attendues afin de déterminer l’utilité d’un autre type de feedback par exemple.