L’effet de l’âge sur la mémoire pour des associations est-il réduit lorsque les associations préexistent en mémoire sémantique ?

Abstract

Les difficultés de mémoire dans le vieillissement touchent particulièrement la mémorisation de nouvelles associations (Naveh-Benjamin, 2000). Des études menées chez des patients amnésiques (Giovanello et al, 2006) ont suggéré que les difficultés de mémoire associative sont moindres pour des associations préexistantes en mémoire (comme des mots composés) comparativement à de nouvelles associations. Ahmad et al (2014) ont confirmé ce résultat au cours du vieillissement normal. Le but de cette recherche est de vérifier si cet effet se confirme de nouveau dans le vieillissement normal ainsi que dans la maladie d'Alzheimer. Pour cela, nous avons recruté 3 groupes de participants (jeunes vs personnes âgées vs personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer). Nous leur avons administré une tâche de reconnaissance associative où les associations préexistantes étaient des mots composés comme « serre-tête » et les nouvelles associations étaient de nouvelles paires non reliées sémantiquement comme « herbe-idée ». De plus, nous avons utilisé le paradigme remember/know. Nous avons utilisé la procédure de reconnaissance à choix forcé pour inciter les participants à utiliser davantage la familiarité car selon une recherche de Bastin & Van der Linden (2003), le processus de familiarité contribue davantage aux performances dans une tâche de choix forcé comparativement à une tâche de type oui/non. La seconde hypothèse que nous avons posée est que grâce à l’unification des associations préexistantes en mémoire, la familiarité prendra le pas sur la recollection et nous parviendrons à améliorer la mémoire associative dans le vieillissement normal. Selon nos résultats, ni les personnes âgées ni les patients ne semblent pas bénéficier des connaissances préexistantes pour améliorer leurs performances en mémoire associative. Toutefois, notre étude a permis de confirmer un déficit de recollection chez les personnes âgées, qu’elles parviennent à pallier grâce au processus de familiarité demeuré intact. Différents facteurs explicatifs ont été évoqués lors de la discussion pouvant influencer ces résultats. D’autres points ont également été suggérés pour des recherches futures.