Rougeole et Coqueluche : Etude des facteurs influençant la connaissance du statut vaccinal du personnel soignant du CHU de Liège

Abstract

Introduction : La rougeole et la coqueluche sont deux pathologies infectieuses hautement contagieuses faisant encore aujourd’hui de nombreuses victimes et causant de graves complications chez le jeune enfant, la femme enceinte et la personne immunodéficiente. Au cours des récentes épidémies qui ont touché l’Europe, une partie des personnes infectées ne connaissaient pas leur statut vaccinal avec certitude. Ce constat interpellant a aussi été rapporté au sein des professionnels de la santé côtoyant chaque jour un nombre toujours plus grand de patients fragilisés et agissant comme vecteurs de ces pathologies. Matériel et méthode : Une étude quantitative descriptive et analytique a été réalisée au début de l’année 2020 au sein du CHU de Liège à l’aide d’un questionnaire électronique auto-administré adressé au personnel soignant durant 6 semaines. Les objectifs de cette étude étaient d’identifier les facteurs influençant la connaissance du statut vaccinal anti-rougeole et anti-coqueluche du personnel soignant et d’établir une comparaison entre les services à risque (urgences, pédiatrie et maternité) et les autres services. L’analyse statistique univariée a consisté en la réalisation de tests d’indépendance (chi-carré) et de régressions logistiques binaires et multinomiales. Elle a été exécutée à l’aide du logiciel R Commander avec un seuil de signification supérieur à 0,05. Résultats : La connaissance du statut vaccinal de 493 soignants (105 médecins, 317 infirmiers et 71 paramédicaux) a été étudiée. Elle était significativement meilleure chez les femmes, la population médicale, les plus jeunes et le personnel travaillant dans les services à risque (urgences, pédiatrie, maternité). Elle était aussi liée au niveau de connaissance, au fait d’avoir entendu parler d’une épidémie récente et d’être convaincu de l’efficacité de la vaccination. La plupart des participants ont estimé que le CHU ne sensibilisait pas suffisamment le personnel en matière de vaccination. Ils ont manifesté le souhait que la médecine du travail gère leurs données vaccinales, via notamment une plateforme électronique, et leur envoie un courrier de rappel. La majorité d’entre eux s’est montrée favorable à l’idée de se soumettre à un dosage d’anticorps et de se faire vacciner le cas échéant. Conclusion : Les résultats obtenus sont similaires aux autres études européennes. La connaissance du statut vaccinal, la couverture vaccinale, la sensibilisation en matière de vaccination et la gestion des données vaccinales peuvent être améliorées grâce à l’intervention des gestionnaires et de la médecine du travail du CHU de Liège.