Viol conjugal: L'adhésion aux mythes du viol commis au sein de couples selon l'échelle IRMA

Abstract

Le viol est une problématique encore fort présente en Belgique. Alors que l'article 375 du code pénal le réprime, près d'un belge sur deux subit encore des violences sexuelles en 2020. Selon Amnesty International (2020), un homme sur deux estimerait que le viol est en partie de la faute de la victime. De plus, un jeune sur cinq penserait qu'un viol commis au sein du couple ne peut pas être dénommé comme tel. Les mythes du viol sont, en partie, mis en avant afin de justifier les agissements de l'auteur et de donner une part de responsabilité à la victime, ce qui entraîne chez elle une forme de victimisation secondaire. Cette étude propose de mesurer l'adhésion aux mythes du viol, à travers le viol conjugal. Nous avons comme hypothèse que les mythe du viol sont également appliqués au sein du couple. Pour ce faire, nous avons invité des personnes, âgées entre 18 et 50 ans, à répondre à un questionnaire se rapportant aux mythes du viol (selon l'échelle IRMA) et ainsi à donner leur degré d'adhésion quant à ceux-ci. Par la suite, plusieurs situations fictives d'un viol commis au sein d'un couple étaient exposées sous forme de vignettes et les répondants devaient, comme pour l'échelle IRMA, donner leur degré d'adhésion aux mythes présents au sein de ce viol conjugal. Les résultats démontrent qu'il existe une différence dans la manière de justifier un viol que celui-ci soit commis par le mari de la victime ou par un inconnu. De plus, selon certaines caractéristiques sociodémographiques telles que l'âge ou le sexe de nos participants, nous remarquons que l'adhésion ou le rejet de ces mythes peuvent être influencées par ces dernières.