Détection d'Ascaris suum dans les élevages porcins de Wallonie

Abstract

Ascaris suum est présent dans le monde entier. La contamination du porc se fait par voie fécoorale via l’ingestion d’œufs embryonnés extrêmement résistants et pouvant persister plusieurs années dans l’environnement, tout en gardant leur potentiel infectieux. Dans la majorité des cas, l’infection est asymptomatique. Cependant, des signes cliniques peuvent apparaître sous formes variées. Le parasite, durant son cycle, cause notamment des lésions pulmonaires et hépatiques. L’impact économique du parasite se manifestera essentiellement par une diminution du gain quotidien moyen et une augmentation du taux de conversion alimentaire, associées à une hausse du coût de production. À l’abattoir, on note une diminution autant qualitative que quantitative de la carcasse. Plusieurs cas d’infections associées à Ascaris suum ont été rapportés chez l’homme, avec des répercussions sur la santé du patient. Le parasite serait même capable d’arriver à maturité chez l’humain. La prudence est donc de mise. D'octobre à décembre 2019, la présence d'Ascaris suum a été recherchée dans 55 troupeaux wallons de porcs élevés en bâtiment (32), "Bio" (18) ou "Plein air" (5). L'analyse sérologique a montré que 80 % des troupeaux de porcs ont été exposés au parasite. En bâtiment, 25 % des troupeaux se sont avérés peu ou pas exposés, 25 % moyennement et 50 % fortement exposés. Dans 48 % des exploitations, des œufs d'Ascaris ont été mis en évidence dans les matières fécales : bâtiment (40 %), Bio (65 %) et Plein air (40 %). Au total, 1583 foies ont été scorés (de 0 à 3) à l'abattoir. Le scoring des foies a montré que 96 % des lots étaient porteurs de lésions et que dans 40 % des troupeaux, seuls des scores 1 ont été enregistrés. Ces résultats et les réponses à l’enquête menée en parallèle vont permettre la mise en place de solutions adaptées à chaque ferme.