Prévalence de l'hypertension artérielle systémique et de ses conséquences oculaires chez le chat : étude rétrospective sur 5 ans

Abstract

L’objectif de cette étude est d’estimer la prévalence des lésions oculaires associées à l'hypertension artérielle (HTA) chez les chats à la Clinique Vétérinaire Universitaire (CVU) de Liège. Après une introduction sur la pression artérielle (PA) et les lésions oculaires hypertensives, nous parlerons de notre étude qui se concentre sur la mesure de pression artérielle systolique (PAS) enregistrée à la CVU de 2014 à 2019 chez le chat, soit 415 chats. 101 chats ont eu une PAS qui était ≥ à 160 mmHg, ce qui les catégorise comme chats hypertendus avec un risque modéré à sévère de lésions sur les organes cibles. Parmi ceux-ci, 16 chats ont montré des lésions oculaires hypertensives. Dans cette étude, nous avons montré qu’il y a une relation entre l’âge et la prise de la PAS, ainsi que l’âge et l’hypertension artérielle mais aucune relation n’a été mise en évidence par rapport au sexe de l’animal. La prévalence des lésions oculaires hypertensives est élevée dans notre étude puisque 88,89% des chats ayant réalisés un examen ophtalmologique présentent une rétinopathie hypertensive dont les lésions les plus fréquentes sont des décollements de la rétine ainsi que des hémorragies rétiniennes. L’étude confirme que l’HTA est souvent décrite chez les chats âgés présentés en consultation à la CVU, ce qui corrobore les recommandations de systématiser une mesure de la PAS de routine chez les chats âgés de ≥ 8ans ou ayant des maladies à risques tel que la maladie rénale chronique et l’hyperthyroïdie. Réaliser un examen ophtalmologique chez les chats ayant une hypertension artérielle devrait être envisagé annuellement pour diagnostiquer, le plus tôt possible, les lésions oculaires hypertensives. Cela nous permettrait d’avoir un pronostic optimal du retour visuel du chat. De plus, les chats présentant des lésions oculaires hypertensives devraient être évalués systématiquement pour une maladie rénale, de l’hyperthyroïdie et d’éventuelles anomalies cardiaques, pathologies régulièrement associées à l’HTA dans notre étude.