La mortalité embryonnaire chez la vache laitière haute productrice : rôle des oméga-3 sur la fonction lutéale

Abstract

En élevage laitier, la sélection génétique d’animaux toujours plus productif au fil des générations a donné lieu à une baisse des performances de reproduction : le taux de réussite à la première insémination est passée de 52 % à 38 % pour des vache qui produisent moins de 7000 kg de lait/an et plus de 10.000 kg de lait/an respectivement. L’origine de cet écart de succès à l’insémination ne réside pas dans le succès à la fécondation de l’ovocyte mais bel et bien dans la perte de gestation. C’est ainsi que la mortalité embryonnaire précoce s’est révélée comme principalement responsable de la baisse de fertilité chez les vaches laitières haute-productrices. L’étiologie de la mortalité embryonnaire n’est pas seulement associée à une haute production laitière et ses conséquences métaboliques sur la qualité des ovocytes et des embryons. Des causes génétiques, infectieuses mais aussi inflammatoires du milieu oviductaire et utérin ainsi qu’une déficience de la fonction lutéale sont reconnus comme autant de facteur impactant la fertilité. Il s’avère que le maintien de la fonction lutéale durant la fin du dioestrus qui suit la fécondation peut être une clé afin de diminuer la mortalité embryonnaire. En effet, par divers sources d’oméga-3 retrouvées dans l’alimentation des ruminants (tourteau de lin extrudé, huile de poisson, algues riches en DHA), les pertes de gestation pourraient être diminuées. L'huile de poisson (riche en EPA et en DHA) ne provoque pas de modification des concentrations en prostaglandine F2α au niveau du fluide utérin par contre la progestérone sérique est augmentée et la longueur des embryons est plus importante à j15 par rapport au groupe contrôle. Les farines de poisson ont la capacité de diminuer la sensibilité du CJ à la prostaglandine F2α, signal de la lutéolyse, et donc de donner plus de chances à l'embryon de mettre en place une reconnaissance maternelle de la gestation. L’utilisation d’huile ou de farine de poisson peut être une piste de management en nutrition des vaches laitières afin de diminuer les pertes d’embryons en début de gestation. D’autres recherches sur le sujet méritent d’être effectuées.