Gestion de la coccidiose dans un élevage caprin laitier en zéro-grazing en Belgique

Abstract

OBJECTIF DU TRAVAIL : Ce travail vise à évaluer les solutions actuelles et potentielles pour la prévention et le traitement de la coccidiose dans un élevage caprin laitier en zéro-grazing en Belgique. Il s’inscrira dans un souci d’antibiorésistance et de respect de l’environnement. RESUME : L’élevage de chèvres laitières est en expansion depuis une dizaine d’années en Belgique. Ce secteur attire beaucoup de monde y compris des novices du monde agricole. La surface d’élevage restreinte, le comportement des chèvres envers le pâturage et les parasites d’extérieurs poussent les chevriers belges à passer en « zéro-grazing ». La coccidiose est une maladie d’étable qui profite de ce système pour se développer. Cette maladie touche principalement les chevreaux aux alentours du sevrage, avec comme principaux signes cliniques de la diarrhée et une perte de poids, ce qui impacte économiquement ce secteur. Bien que connue depuis longtemps, elle est gérée de manière empirique dans les élevages de chèvres laitières en Belgique. La première étape de la gestion de la coccidiose est de s’occuper de l’environnement. La naissance et le moment du sevrage sont également 2 étapes critiques. En effet, l’étude réalisée dans le cadre de ce travail montre l’importance de l’environnement à la naissance dans la contamination des chevreaux au moment du sevrage. Cependant, il n’est pas toujours possible d’avoir un management optimal dans ce type d’élevage. Il faut dès lors faire appel aux agents chimiothérapeutiques. La molécule la plus indiquée chez les chevreaux est le diclazuril à 1 mg/kg per os donné à 4 semaines d’âge. Dans les environnements fortement contaminés, une dose identique peut être administrée 14 jours après le premier traitement. Mais les coccidies présentent déjà de nombreuses résistances à travers le monde envers le diclazuril. Le nombre de molécules utilisables chez les chèvres en Belgique étant limité, il faut pousser les éleveurs à aller vers une gestion raisonnée de l’utilisation des anticoccidiens. Ainsi, des méthodes alternatives sont en cours de développement et pourraient être mises en place en Belgique comme l’élaboration d’un vaccin et l’utilisation d’aliments riches en tanins condensés.

AIM OF THE WORK : The aim of this work is to assess current and potential solutions for the prevention and treatment of coccidiosis in a zero-grazing dairy goat farm in Belgium. It will be part of a concern for antibiotic resistance and respect for the environment. SUMMARY : Dairy goat farming has been expanding for about ten years in Belgium. This sector attracts many people, including novices from the agricultural world. The restricted breeding area, the behaviour of the goats towards the pasture and the outside parasites push Belgian goat breeders to go into “zero grazing”. Coccidiosis is a barn disease that takes advantage of this system to develop. This disease mainly affects young kids around weaning, with the main clinical signs of diarrhea and weight loss, and which affects this sector economically. Although known for a long time, it is managed empirically in dairy goat farms in Belgium. The first step in managing coccidiosis is to deal with the environment. Birth and weaning are also 2 critical steps. Indeed, the study carried out as part of this work shows the importance of the environment at birth in the contamination of kids at the time of weaning. However, it is not always possible to have optimal management in this type of breeding. Chemotherapeutic agents must therefore be used. The molecule most indicated in kids is diclazuril at 1 mg/kg per os given at 4 weeks of age. In highly contaminated environments, an identical dose can be administered 14 days after the first treatment. But coccidia already presents many resistances throughout the world against diclazuril. The number of molecules available in goats in Belgium being limited, it is necessary to encourage breeders to go towards a rational management of the use of anticoccidials. Therefore, alternative methods are being developed and could be implemented in Belgium, such as the development of a vaccine and the use of feeds rich in condensed tannins.