L'euthanasie par le dioxyde de carbone : une méthode appropriée pour les souris et les rats d'expérience ?

Abstract

Le dioxyde de carbone provoque du stress et de la douleur chez le rat et la souris. Il est également démontré comme étant aversif à de basses concentrations pour ces espèces. Des taux de remplacements (vitesse de remplissage en CO2) rapides de la chambre d'induction (30 à 70 % par minute) devraient être utilisés afin de minimiser ces effets délétères, et les boîtes d'induction ne devraient pas être pré-remplies avec ce gaz. L'ajout d'oxygène ou d'une prémédication n'apporte pas d'avantages significatifs. Les agents halogénés constituent des alternatives prometteuses vu qu'ils ne provoquent pas de douleur et une moindre aversion lors d'une première exposition. D'autres gaz comme l'argon, l'azote et le monoxyde de carbone sont par contre aversifs chez les rats et les souris et ne sont donc pas à préférer au CO2 et aux agents halogénés. Le xénon et l'ajout de protoxyde d'azote au CO2 ou aux agents halogénés constituent de possibles alternatives. Les souris et les rats n'expriment pas la même sensibilité ni les mêmes comportements vis à vis du CO2, et des différences existent entre les souches et les individus. De plus, les foeti et les nouveau-nés de ces espèces montrent une plus grande résistance à cet agent, et d'autres méthodes d'euthanasies doivent donc leur être appliquées, comme la décapitation. Ce travail suggère donc que le CO2 ne devrait pas être utilisé pour euthanasier les souris et les rats d'expériences, et que de nouvelles études sont nécessaires afin d'en déterminer les meilleures alternatives.