La réinnervation laryngée, une nouvelle solution à la neuropathie laryngée récurrente chez le cheval ?

Abstract

La neuropathie laryngée récurrente est une cause fréquente d’hémiplégie laryngée chez le cheval. Elle affecte le nerf laryngé récurrent gauche (le plus souvent) et provoque une atrophie neurogénique des muscles intrinsèques du larynx et notamment le muscle crico-aryténoïdien dorsal. Cette pathologie induit une parésie puis une paralysie des cordes vocales et du cartilage aryténoïde ipsilatéral entraînant une obstruction respiratoire à l’origine d’un bruit inspiratoire anormal (cornage) et d’une baisse de performance chez les chevaux sportifs. Le diagnostic de la neuropathie laryngée se fait par examen endoscopique au repos puis à l’effort, selon un système de grades, et l’échographie laryngée permet d’affiner ce diagnostic et ainsi de choisir l’option chirurgicale la plus adaptée.

La laryngoplastie, relativement invasive, est sujette à des complications. Elle reste cependant encore actuellement la technique de référence et la seule option chirurgicale permettant à des chevaux présentant un cornage avancé et ancien (associé à de la fibrose musculaire) de retrouver leurs capacités sportives.

Actuellement, la technique de greffe du nerf C1-C2 par tunnelisation dans le muscle crico-aryténoïdien dorsal présente un succès comparable à celui constaté avec la laryngoplastie. Cette technique qui consiste à isoler le nerf C1-C2 à l’aide d’un neurostimulateur et à l’implanter dans le muscle déficient afin de régénérer ses fibres musculaires est plus physiologique et moins invasive. Les risques de complications à court et long terme sont réduits et la réalisation de cette intervention sur cheval debout améliore la qualité de l’implantation nerveuse dans le muscle crico-aryténoïdien dorsal. Cette intervention nécessite cependant un temps de convalescence supérieur à celui de la laryngoplastie. Pour pallier à cet inconvénient, de nouvelles techniques telles que la stimulation électrique du nerf greffé ou l’utilisation du nerf accessoire semblent être des alternatives intéressantes permettant une réhabilitation plus courte et plus efficace du muscle crico-aryténoïdien dorsal.