Le chien de traineau : nutrition et microbiote intestinal

Abstract

Introduction : Les besoins énergétiques du chien de traineau en saison de compétitions sont bien supérieurs aux besoins d’entretien. Lors de la pratique de la course mi-distance l’énergie étant essentiellement fournie par l’oxydation des lipides, un régime riche en lipides est recommandé. Les recommandations pour la teneur en protéines sont également supérieures aux recommandations d’entretien classiques. Le microbiote intestinal et fécal, du chien et de l’homme, sont constitués de 5 phyla majeurs : les Firmicutes, les Fusobacteria, les Bacteroidetes, les Proteobacteria et les Actinobacteria. Chez l’homme comme chez le chien, la participation à une course d’endurance provoque très rapidement des modifications du microbiote intestinal pouvant expliquer l’apparition de troubles gastro-intestinaux en post-effort. Parmi ces modifications on trouve notamment la diminution de genres appartenant aux Firmicutes qui produisent des acides gras à chaînes courtes bénéfiques pour la santé intestinale alors que des genres délétères appartenant aux Proteobacteria augmentent durant la course. L’objectif de l’étude est d’évaluer les éventuelles modifications du microbiote fécal induites par la pratique de la course mi-distance chez le chien de traineau. Matériels et méthodes : A l’occasion du championnat du monde de course de traineaux à chiens mi-distance 2019, nous avons suivi l’attelage de Valérie Maumon, musher française. Toutes les données nutritionnelles et concernant l’entrainement de l’attelage sont explicitées. Après avoir réalisé sur place un scoring et des prélèvements sur les matières fécales de chaque chien, nous avons ensuite analysé les modifications du microbiote fécale induites par les 3 jours de compétition grâce à la méthode de l’ARN 16S. Résultats et discussion : L’analyse du plan nutritionnel a révélé une couverture incomplète des besoins énergétiques par les apports alimentaires notamment liée à un manque d’individualisation du rationnement se basant sur les connaissances actuelles mais aussi à un retard dans la transition vers un aliment riches en lipides. Le développement de diarrhée post-effort semblerait comme dans la littérature associée à la diminution de taxons bactériens bénéfiques appartenant aux Firmicutes et à l’augmentation de taxons délétères appartenant aux Proteobacteria. D’autres études sont nécessaires pour confirmer les résultats de cette étude préliminaire.