Évaluation des relations entre codage numérique et codage de l’ordre en mémoire à court terme

Abstract

En plus d’être à l’origine d’un domaine de recherche extrêmement vaste, la mémoire à court terme est reliée à bon nombre d’autres fonctions cognitives. Les données qui y sont encodées peuvent être divisées en deux catégories. On retrouve, d’une part, l’information de type item qui renvoie à la nature des stimuli, et d’autre part, l’information de type ordre qui nous renseigne sur leur rang dans la séquence (Henson et al., 2003). Les modèles actuels de l’ordre en mémoire à court terme sont nombreux et hétéroclites. Néanmoins, ils ont tous un point commun. En effet, chacun possède des dimensions à caractère numérique. Il est dès lors probable qu’il existe un lien explicite entre les processus ordinaux en mémoire à court terme et ceux de la cognition numérique (Marshuetz & Smith, 2006). Certaines similarités entre les deux domaines en question viennent appuyer cette hypothèse. Tout d’abord, le segment horizontal du sillon intrapariétal, souvent défini comme le siège de l’information de type ordre, s’active aussi bien dans des tâches ordinales numériques que dans des tâches ordinales de mémoire à court terme. Ensuite, au-delà de cette similarité anatomique, une analyse comportementale séparée des résultats aux deux types de tâches révèle des effets de distance ordinaux semblables (Attout et al., 2014). Malgré les points communs et théories rapprochant le codage numérique et le codage de l’ordre en mémoire à court terme, il est toujours nécessaire de mener des études comportementales pour prouver l’existence de ce lien. C’est à partir de cette constatation que nous proposons l’utilisation d’un paradigme d’interférence qui permettra à terme de prouver dans quelle mesure une tâche ordinale numérique peut interférer avec les résultats à une tâche d’ordre en mémoire à court terme.