Etude des aspects méthodologiques clés pour le diagnostic sérologique d'une maladie à déclaration obligatoire en faune sauvage : une application à l'épidémie belge de peste porcine africaine en sangliers

Abstract

OBJECTIF DU TRAVAIL Dans le contexte de l’épidémie belge de peste porcine africaine (PPA) sévissant dans les populations de sangliers du sud de la Wallonie depuis septembre 2018, les autorités publiques wallonnes en charge de sa gestion ont décidé d’entreprendre une enquête sérologique à grande échelle. Celle-ci a pour but de maximiser la sensibilité de la surveillance effectuée en périphérie de la zone infectée, zone supposée indemne de PPA. L’objectif de ce Travail de Fin d’Etudes a consisté à surmonter trois défis méthodologiques relatifs au diagnostic sérologique de la PPA en faune sauvage non-captive.

RESUME L’Office International des Epizooties (OIE) recommande un traitement thermique avant tout transfert ou manipulation de tissus suspects de contenir le virus de la peste porcine africaine. Sachant qu’un excès de température peut engendrer une dénaturation des protéines, donc des anticorps, notre première étude a consisté à mesurer l’effet éventuel de ce traitement thermique sur le résultat d’un test sérologique de type ELISA destiné à quantifier les immunoglobulines anti-PPA. D’autre part, s’agissant d’animaux sauvages non-captifs, l’intervalle de temps écoulé entre la mort de l’animal et son autopsie est une variable impossible à contrôler. Notre seconde étude a donc consisté à évaluer l’effet des altérations post-mortem, objectivées par l’aspect visuel variable des sérums collectés, sur le résultat obtenu du test ELISA précité. Egalement en relation avec cet aléa de timing entre la mort de l’animal et son autopsie, il n’est pas toujours possible d’obtenir du sang post-mortem à partir de ces animaux. Espérant trouver une alternative au prélèvement de sang, nous avons ensuite testé l’effet d’un remplacement du sérum par un jus d’organe, en l’occurrence de rate ou de diaphragme, sur les résultats sérologiques. Nous avons démontré que ni l’étape d’inactivation thermique des échantillons, ni les altérations post-mortem n’affectent les résultats sérologiques. Nous avons également établi qu’un jus de rate peut servir d’alternative fiable au sérum lorsque l’obtention de sang post-mortem est impossible.