Les macrophages régulateurs, outils potentiels pour le traitement de l'asthme allergique

Abstract

Dans le cadre de la recherche d’un nouveau traitement visant à soigner les sujets atteints d’un asthme sévère, la piste de l’utilisation des macrophages dits régulateurs comme outil potentiel est étudiée. Des études antérieures ont révélé la présence de macrophages régulateurs dans l’interstitium des poumons chez la souris. Il a été démontré que ceux-ci permettent de bloquer les réponses immunes aberrantes intervenant dans le développement d’asthme allergique sur des modèles murins. C’est pourquoi cette étude vise à mettre au point une thérapie cellulaire chez l’homme en utilisant ce type de macrophages régulateurs. Dans un premier temps, les macrophages ont été comparés aux cellules dendritiques afin de s’assurer qu’ils possèdent un meilleur potentiel de régulation et représentent le meilleur outil pour cette thérapie. Pour ce faire, une isolation de monocytes a été réalisée à partir d’un buffy coat provenant d’un donneur A et cultivés en présence de facteurs de stimulation permettant la différenciation de ces cellules respectivement en cellules dendritiques ou en macrophages. Deux types de cocultures ont été mises en place conjointement, des lymphocytes T naïfs issus d’un donneur B cultivés d’une part avec les macrophages et d’autre part avec les cellules dendritiques. Dans un premier temps, ces cocultures ont permis d’étudier la capacité des macrophages et des cellules dendritiques à induire la prolifération de lymphocytes T naïfs. Les résultats ont démontré que, tout comme les macrophages, les cellules dendritiques stimulaient la prolifération des lymphocytes T. Néanmoins, les cellules dendritiques ont révélé une plus grande faculté à stimuler la multiplication des lymphocytes T. Par la suite, il a été démontré que les macrophages cocultivés avec des lymphocytes T naïfs stimulés à la Phytohaemagglutinin (PHA) inhibaient de façon plus prononcée la prolifération des lymphocytes T que les cellules dendritiques. Parallèlement aux effets sur la prolifération des lymphocytes T naïfs, nous avons analysé la capacité des macrophages et des cellules dendritiques à induire des lymphocytes T régulateurs (Treg), à l’aide de ces mêmes cocultures. Les macrophages ont, dans ce cas, également montré une meilleure aptitude que les cellules dendritiques à induire des Treg, que les lymphocytes T naïfs soient stimulés ou non à la PHA. Cette étude confirme que les macrophages ont des propriétés régulatrices plus importantes que les cellules dendritiques pouvant diminuer les réactions pro-inflammatoires présentes chez les patients asthmatiques et montre que les macrophages régulateurs représentent un bon outil pour traiter cette maladie.