Complications liées à la pose d'un Subcutaneous Ureteral Bypass ™ (Norfolk Vet Product) : étude bibliographique et rétrospective des cas de la Clinique Vétérinaire Universitaire de Liège (2015-2020)

Abstract

Le Subcutaneous Ureteral Bypass (SUB) est une dérivation pyélovésicale extra-urétérale utilisée dans les situations d’obstruction urétérale. Sa mise sur le marché en 2009 a apporté une alternative aux traitements déjà existants tels que le traitement médicamenteux, les chirurgies traditionnelles (urétéronéphrectomie, urétérotomie) et le stent urétéral. Ces traitements sont associés à un haut taux de complications, de mortalité et de réobstruction (40% de réobstruction à 1 an post opératoire pour les chirurgies traditionnelles). Les principales complications rencontrées suite à la pose d’un SUB dans la littérature sont les obstructions par des minéralisations (24%) ou par des caillots sanguins (8%), de la dysurie (8,3%), des infections du tractus urinaire (8%), des fuites (5,7%), des pliures du dispositif (4,6%) et une aggravation de l’azotémie (1,4%). L’utilisation régulière de flushs de t-EDTA permet de diminuer l’apparition de la complication la plus fréquente, c’est-à-dire l’obstruction par minéralisation de 24 à 4,5 % au 455ème jour post-opératoire. L’étude rétrospective des cas de la clinique vétérinaire universitaire de Liège porte sur 27 chats et un chien présentés pour une obstruction urétérale uni ou bilatérale causées par des urétérolithiases, des sténoses, ou une masse extraluminale. Les SUB ont été posés avec succès chez les 28 animaux permettant de diminuer l’azotémie des patients. Les complications rencontrées étaient correspondantes à celles décrites dans la littérature, néanmoins les cystites stériles et les infections du tractus urinaire étaient les plus fréquentes. Les cystites stériles ont un bon pronostic et se résolvent dans 88% des cas par un traitement à base de prednisolone et/ou d’oxybutinine. Trente-trois pourcent des animaux avec une infection du dispositif décèdent malgré la mise en place d’une antibiothérapie et d’un protocole de flushs de taurolidine ou de t-EDTA. L’apparition d’une bactériurie post-opératoire est corrélée au temps d’antibiothérapie instauré après la chirurgie (test de Student, p= 0,0086). Aucune corrélation n’a été trouvée entre la présence d’une infection en pré-opératoire et une infection en post-opératoire, entre le poids du patient et l’apparition d’une cystite stérile, entre une hypercalcémie pré-opératoire et une obstruction par minéralisation du SUB, et entre une hypercalcémie pré-opératoire et une hypercalcémie post-opératoire. Le taux de survie n’est pas modifié par la présence d’une cystite stérile, d’une créatinémie élevée à 1 mois post-opératoire, ou d’une maladie rénale chronique en pré-opératoire.