L'hépatite primaire par surcharge en cuivre chez le chien

Abstract

Le cuivre est un oligo-élément essentiel jouant un rôle de cofacteur dans de nombreuses réactions enzymatiques. Son homéostasie est très finement régulée à travers des mécanismes complexes étant donné qu’une quantité excessive de sa forme libre est toxique. Les lésions hépatiques générées par les radicaux libres mènent à une hépatite chronique et, dans les formes les plus avancées, vers une cirrhose fatale. Le foie présente un rôle central dans le métabolisme du cuivre en permettant son stockage, sa redistribution et l’excrétion de l’excès dans la bile (Hoffmann, 2009). Les races de chiens présentant une composante héréditaire sont : le Bedlington Terrier, le Labrador Retriever, le Dalmatien, le West Highland White Terrier, Skye Terrier et le Dobermann Pinscher. Chez le Bedlington Terrier, l’hépatite primaire par surcharge en cuivre est due principalement à une délétion autosomale récessive au sein du gène COMMD1. Une autre race d’intérêt majeur est le Labrador Retriever qui présente une hépatite primaire par surcharge en cuivre d’origine complexe (Dirksen et Fieten, 2017). Une étude récente a également mis en évidence des variations au sein du gène ATP7B chez des chats atteints d’hépatopathie primaire associée au cuivre (Asada et al., 2019). La phase subclinique de la maladie est souvent relativement longue. Les premiers signes cliniques sont peu spécifiques. Dans les stades plus avancés, des signes compatibles avec une insuffisance hépatique apparaissent (Dirksen et Fieten, 2017). Différents moyens de diagnostic existent. Le diagnostic définitif doit néanmoins toujours être basé sur à la fois l’histopathologie et l’analyse quantitative du cuivre des échantillons obtenus par biopsie hépatique. L’objectif du traitement de l’hépatite primaire par surcharge en cuivre est de permettre une normalisation du taux de cuivre. Le traitement est composé d’un régime alimentaire à vie pauvre en cuivre, de l’administration de chélateurs de cuivre, de l’administration de zinc et d’un traitement anti-oxydatif. La gestion à long terme présente une grande variation individuelle en fonction de l’évolution et de la réponse au traitement (Webster et al., 2019).