La réinnervation, un plus par rapport à d'autres techniques chirurgicales pour le traitement de l'hémiplégie laryngée ?

Abstract

L’hémiplégie laryngée est une parésie du cartilage cricoïde dû à une neuromyopathie du nerf récurrent et du muscle crico-arythénoïdien dorsal. Cette atteinte est dégénérative et évolue souvent en paralysie du cartilage cricoïde pouvant être dans certains cas totale (grade 4). C’est une pathologie fréquemment rencontrée en médecine équine et qui est souvent problématique chez les chevaux de sport. Cette maladie a une forte prévalence chez certaines races (chevaux de courses, de races lourdes, …) et s’exprime le plus souvent à gauche (à 98%). L’étiologie de l’hémiplégie est assez vague mais plusieurs facteurs peuvent en être responsables tels que : tensions mécaniques dues à la longueur du nerf chez les grands chevaux, lésions lors d’intraveineuses ou d’atteintes des nœuds bronchiques, … ou encore, simplement un facteur héréditaire ! Il existe plusieurs méthodes diagnostiques réalisables en clinique ou sur le terrain tant statiques que dynamiques pour pouvoir mettre cette anomalie en évidence (endoscope embarqué, échographie). En ce qui concerne le traitement, certaines dispositions peuvent être mises en place dans les cas de bas grade (1-2) et ne nécessitent pas de chirurgie (pour améliorer le quotidien du cheval et légèrement son hémiplégie) mais la plupart du temps, le traitement sera chirurgical. Il existe différentes techniques chirurgicales qui présentent toutes des avantages et des inconvénients et peuvent pour certaines être associées les unes avec les autres. Il existe: la laryngoplastie (technique la plus fréquemment utilisée), la ventriculectomie, la ventriculocordectomie, la cordectomie, l’arythénoïdectomie partielle et la réinnervation. La réinnervation est la technique prometteuse à l’heure actuelle. Dérivée de la médecine humaine, elle permet un traitement plus physiologique que les autres techniques et une amélioration d’un grade dans 65% des cas et une absence de collapsus dans 93% des cas après la chirurgie. Elle présente également moins de risque de complications post-opératoires. La clef du succès de cette chirurgie dépend de l’état histologique du muscle CAD. Ces diverses chirurgies s’adressent à différents profils et leurs réalisation dépend de plusieurs facteurs propres au cheval mais également au coût financier qu’elles représentent.