Evaluation de la réserve cognitive comme prédicteur du fonctionnement cognitif global des personnes âgées

Abstract

Contexte : Plusieurs études ont permis de mettre en évidence des différences au niveau des manifestations cliniques chez des personnes présentant une quantité identique de lésions cérébrales suite à certaines pathologies ou à l’avancement en âge. Ces divergences peuvent être expliquées par ce que l’on appelle la réserve cognitive. Les outils existant à l’heure actuelle pour l’évaluer présentent deux problèmes majeurs. Le premier est qu’aucun chercheur ne semble s’être interrogé quant à la façon la plus pertinente de tenir compte de chaque facteur. Ensuite, tous les facteurs de réserve cognitive ne sont pas regroupés de façon exhaustive lorsqu’il s’agit de la mesurer. Objectif : La question nous ayant guidée est : « En fonction de nos connaissances actuelles, est-il plus adéquat de continuer à mesurer la réserve cognitive comme cela est généralement effectué dans les études (c’est-à-dire en mesurant les facteurs de façon courante) ou bien est-il plus pertinent de tenter d’affiner cette évaluation en diversifiant et en précisant davantage les facteurs susceptibles de l’alimenter ? ». Méthodologie : Nous avons proposé aux participants l’Index de Réserve Cognitive (I.R.C.) développée par Seron, Adam, et Grotz qui reprend un maximum de facteurs connus pour alimenter la réserve cognitive. Les 204 personnes (âgées de 53 à 89 ans) reprises dans cette étude se sont aussi vues proposer un testing cognitif. Au moyen de régressions linéaires, nous avons à chaque fois opposé ce qui se fait le plus souvent dans la littérature à un questionnement concernant la sélection des meilleures variables alimentant la réserve cognitive. Cela nous a permis de créer deux scores de réserve cognitive en additionnant les différentes variables. A partir de ces deux scores, nous avons évalué dans quelle mesure la réserve cognitive permet de réduire l’effet de l’âge sur la cognition. Résultats : Il ressort de cette étude que le score affiné de réserve cognitive permet de modérer, de façon plus importante, l’effet de l’âge sur la cognition, comparativement à ce qui se fait le plus fréquemment dans les études. Il est donc très important de se questionner sur la sélection des variables et d’en inclure un maximum pour mesurer la réserve cognitive.