Prévalence du burnout et caractéristiques associées chez les prostituées indoor francophones professant en Belgique : Étude exploratoire

Abstract

Bien que la recherche se soit particulièrement intéressée aux potentielles répercussions pathologiques de la prostitution sur la santé mentale des prostituées, il n’existe à notre connaissance qu’une seule étude à avoir investigué la prévalence du syndrome d’épuisement professionnel chez les prostituées. Pourtant, il s’avère que la nature même du métier présente un certain nombre de facteurs de risques connus pour influencer l’émergence du burnout. C’est dès lors dans une optique exploratoire et afin d’étoffer nos connaissances relatives à un pan encore méconnu de la recherche que nous avons entrepris d’objectiver l’existence du syndrome d’épuisement professionnel chez les prostituées indoor. La première partie de notre étude nous a permis de recueillir des données relatives au profil sociodémographique des prostituées indoor faisant la publicité de leur activité professionnelle sur l’internet francophone belge, ainsi qu’à dresser un état des lieux des prestations proposées par ces dernières ainsi que des conditions de travail dans lesquelles elles prennent place. De fait, notre connaissance de la prostitution indoor reste à ce jour lacunaire ; la recherche sur la prostitution s’étant principalement focalisée sur sa manifestation la plus saillante, à savoir la prostitution de rue. Le second volet de notre étude nous a quant à lui permis d’objectiver l’existence du syndrome d’épuisement professionnel chez les femmes se prostituant indoor, au travers de la récolte d’informations ayant trait aux trois dimensions majeures du burnout. La passation du Maslach Burnout Inventory nous a permis d’estimer que les prostituées indoor présentaient des scores comparables à ceux observés auprès de la population des travailleuses du secteur de la santé pour la sous-dimension ayant trait à l’épuisement émotionnel, bien que respectivement plus élevés et moins élevés pour les sous-dimensions rattachées au sentiment d’accomplissement personnel et à la dépersonnalisation. Cette partie de la recherche nous a permis de confirmer l’intuition que nous avions eu concernant l’intérêt qu’il y avait à questionner la prévalence du burnout chez les travailleuses du sexe. Notre analyse des potentiels facteurs de risques organisationnels et occupationnels nous a pour sa part révélée qu’il semblait y avoir un lien de dépendance entre un faible nombre de clients mensuel et l’apparition du burnout.