Savoirs locaux et stratégies d'adaptation des agriculteurs dans les Hautes Terres de l'Ouest du Cameroun (cas de Dschang) en lien avec l'évolution climatique

Abstract

L’étude des savoirs locaux et des stratégies d’adaptation des agriculteurs en lien avec l’évolution climatique dans la commune de Dschang, pour se questionner sur l’influence des changements climatiques sur les savoirs locaux des paysans en relation avec le plan national d’adaptation aux changements climatiques (PNACC) du Cameroun. Cette étude a conduit à l’hypothèse suivant laquelle les savoirs locaux seraient une variable déterminante dans l’élaboration des stratégies d’adaptation durables. Pour atteindre ce résultat, une vaste recherche d’informations qualifiées de secondaires (c’est-à-dire : littérature, article de périodique, rapports, articles scientifiques, politiques publiques, textes de loi, traités internationaux, etc.) a été effectuée ainsi qu’une analyse de données pluviométriques et de températures pour la région de l’Ouest du Cameroun sur Microsoft Excel. Les données analysées montrent l’influence des changements climatiques sur les savoirs locaux des agriculteurs de Dschang (Ouest Cameroun). La pluviométrie et la température sont les deux éléments nécessaires permettant de regarder l’évolution climatique dans la zone d’étude. Sur plus de 100 ans (1901-2018), une moyenne de précipitations de 2188 mm et une moyenne de température de 21,4°C ont été obtenues. Une tendance à la hausse des précipitations et de la température a été observée ces dernières années. L’année 2016 accuse la plus haute valeur de température qui est de 21,9 °C et 21,8 °C pour 2017 et 2018. Durant cette période (2001-2018), il y avait une moyenne de précipitations de 1706,5 mm. Au cours de cet intervalle, on remarque une certaine variabilité interannuelle des pluies. Une tendance à l’augmentation des pluies a été observée ces dernières années. La pluviométrie moyenne durant presque ces 20 dernières saisons (2001-2018) est de 1641,3 mm et l’on constate une variation de précipitations par saison au cours de cette période. Il y a lieu de remarquer qu’il y a une tendance à la hausse des précipitations durant ces trois dernières saisons (2016, 2017 et 2018). Dans la région de l’Ouest du Cameroun notamment à Dschang, les risques climatiques se manifestent par des inondations dans les zones de bas-fonds (Dschang), à cause des pluies violentes irrégulières et soudaines. À ces risques s’ajoutent les vents secs et violents parfois accompagnés de poussières et les mouvements de terrains dans les hauts plateaux. Comme les vents, les glissements de terrain sont des évènements marquants faisant également partie des risques climatiques L’agriculture reste le premier secteur d’activités par 70% de la population active de Dschang (PCD, 2011), cependant les techniques culturales demeurent archaïques. Le plan communal de développement de Dschang relate des systèmes de productions qui sont encore artisanaux et se caractérisent par la pratique des cultures associées et mixtes. Dans cet ordre d’idée, un certain nombre de facteurs ont une grande influence sur les stratégies d’adaptation des agriculteurs par secteur dans l’Ouest du Cameroun tels les cultures/élevage, les pratiques agricoles, l’environnement, l’irrigation/usage de l’eau, l’économie et la croissance démographique. De tous ces facteurs influençant les stratégies d’adaptation, la croissance démographique et l’économie sont considérées comme deux facteurs premiers dans l’application de ces dites stratégies. En plus, diverses causes de l’environnement dans l’Ouest du Cameroun ont été énoncées comme la jachère, la déforestation, les feux de brousse et les changements climatiques. En ce sens, les agriculteurs ont dû recourir à l’adaptation pour faire face à ces changements. Donc, le Plan National d’Adaptation aux Changements Climatiques (PNACC) du Cameroun donne les mesures d’adaptation intégrées à exécuter.