Les réfugiés de la conservation : les cas des parcs Serengeti et Ngorongoro (Tanzanie) et Thung Yai-Huai Khaeng (Thaïlande) comparés au parc national Assinica (Québec)
Gagnon-Champigny, Chloé
Promotor(s) : Blanchette, Philippe-David
Date of defense : 2020 • Permalink : http://hdl.handle.net/2268.2/10925
Details
Title : | Les réfugiés de la conservation : les cas des parcs Serengeti et Ngorongoro (Tanzanie) et Thung Yai-Huai Khaeng (Thaïlande) comparés au parc national Assinica (Québec) |
Author : | Gagnon-Champigny, Chloé |
Date of defense : | 2020 |
Advisor(s) : | Blanchette, Philippe-David |
Language : | French |
Number of pages : | 126 |
Keywords : | [fr] réfugiés de la conservation [fr] autochtones [fr] conservation [fr] aires protégées [fr] impacts sociaux |
Discipline(s) : | Life sciences > Environmental sciences & ecology |
Target public : | Researchers Professionals of domain Student General public Other |
Institution(s) : | Université de Liège, Liège, Belgique Université de Sherbrooke, Québec, Canada |
Degree: | Master en sciences et gestion de l'environnement, à finalité spécialisée pays en développement |
Faculty: | Master thesis of the Faculté des Sciences |
Abstract
[fr] L’expansion du réseau mondial d’aires protégées permet l’atteinte des cibles, de plus en plus ambitieuses, de conservation de la nature. Une problématique assez peu connue émerge en parallèle aux initiatives de protection de la nature : celle des réfugiés de la conservation. Ces populations locales en marge des aires protégées qui se voient privées d’accès à leur territoire, parfois dans des conditions violentes et sans compensation, et dont les conditions d’existence se dégradent sont pourtant nombreuses.
L’objectif de l’essai est d’analyser comment les mesures de protection des écosystèmes affectent les
populations locales afin de documenter le phénomène des réfugiés de la conservation et de le mettre en exergue. Pour ce faire, deux cas où des aires protégées sont entrées en conflit avec les droits d’occupation des populations locales sont comparés avec un cas où le phénomène des réfugiés de la conservation est évité. Le premier est celui des Masaïs, agropasteurs tanzaniens, qui ont vu leurs conditions de vie se dégrader considérablement suite à la création du parc national de Serengeti et de la zone de conservation de Ngorongoro. Le deuxième cas est celui des Karens, peuple des forêts du nord-ouest de la Thaïlande, et leur lutte contre l’éviction des sanctuaires de faune de Thung Yai Naresuan et de Huai Kha Khaeng. Puis, le troisième cas est celui des Cris du Québec et le projet du parc national Assinica. Les Cris sont impliqués à toutes les étapes du projet, alors le phénomène des réfugiés de la conservation devrait être évité, d’autant plus que leurs droits d’occupation du territoire sont encadrés par la Convention de la Baie-James et du Nord québécois. Ce dernier cas a une fonction de baromètre et les autres cas y seront confrontés. C’est l’écart entre les deux premiers cas et le troisième qui permet d’identifier les leviers et les freins au phénomène des réfugiés de la conservation.
Le rapport au territoire, la reconnaissance des droits autochtones, les motivations derrière la mise en place d’aires protégées et l’absence de démarches participatives en amont du projet sont identifiés comme les principales dynamiques qui accentuent la problématique des réfugiés de la conservation. Cinq pistes d’action sont recommandées pour lutter contre le phénomène : provoquer un changement de paradigme pour mieux prendre en compte les connaissances écologiques traditionnelles dans les stratégies de conservation, reconnaitre et encadrer les droits des peuples autochtones pour éviter qu’ils ne soient victimes de la conservation, institutionnaliser les démarches de consultation et de participation des populations locales pour assurer la prise en compte de leurs intérêts, prévoir un plan d’action pour contrer le phénomène des réfugiés de la conservation et encadrer les relocalisations et favoriser de nouveaux modes de gestion plus inclusifs des populations locales.
La problématique des réfugiés de la conservation, pour être limitée, voire éliminée, doit être davantage documentée et mieux connue des décideurs, gestionnaires d’aires protégées et membres de la société civile et c’est la contribution qu’entend apporter cet essai.
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