Entre autonomie, souveraineté et autosuffisance. Une analyse des discours des institutions internationales sur la question alimentaire durant la crise Covid-19

Abstract

La société telle que nous la connaissons aujourd’hui est en constante évolution, que ce soit dans le domaine politique, social ou économique. Pourtant, la crise sanitaire covid-19 a imposé une halte brute à toute évolution en confinant plus de 40 % de la population mondiale. Cette épidémie, qui avec relativement de réticence est finalement qualifiée de pandémie, crée un état d’urgence et pousse les individus à se composer des réserves de produits de première nécessité. Les produits d’hygiène, mais également les denrées alimentaires non périssables, sont dévalisés dans les supermarchés de la grande distribution. Ces achats conséquents et soudains ainsi que l’impact de la fermeture des frontières sur la chaîne d’approvisionnement dus aux mesures de confinement poussent l’OMC, la FAO et l’OMS à prévenir des risques d’une pénurie alimentaire mondiale.

Cette crise a remis au goût du jour les questions de sécurité, d’autonomie, de souveraineté et d’autosuffisance alimentaire en créant un débat qui remet en cause une fois de plus les politiques de libre-échange et les mouvements de mondialisation. Dès le début de la crise, les discours se sont enchaînés sous différentes formes et via différents canaux de communication pour repenser, mettre en garde, dénoncer, manifester ou même exiger quant aux modèles et aux pratiques qu’il faudra appliquer demain. L’objectif de cette analyse est d’étudier un corpus de ces discours afin de relever la manière dont différents acteurs de la communication se sont emparés de cette thématique. Les acteurs sélectionnés sont l’OMC, l’ONU et deux de ces agences (FAO et PAM), la Commission européenne et la société civile belge.