Transformation des systèmes alimentaires territorialisés. Enquête auprès d'acteurs de la Vallée de la Drôme

Abstract

Ces dernières années, la question alimentaire s’est imposée progressivement dans le débat public. Cette dernière est en effet au cœur des préoccupations des consommateurs, comme des pouvoirs publics. L’alimentation est désormais une question éminemment politique. Elle apparaît aujourd’hui comme faisant l’objet de nouvelles coordinations entre acteurs, intégrant par exemple la société civile (Renting et Wiskerke, 2010) et invite aussi à regarder les nouveaux modes de gouvernances alimentaire qui sont à l’œuvre (Lamine, Renting et al., 2012). Dans la Vallée de la Drôme de nombreuses initiatives sont actives autour de cette question et s’inscrivent dans ce qui se nomme les systèmes alimentaires alternatifs (Le Velly, 2017b). Dans le cadre de ce travail de fin d’étude, une enquête a été menée auprès de huit initiatives locales. L’analyse des données de cette enquête s’est faite par le biais de cinq indicateurs empiriques permettant de poser un diagnostic territorial sur les principales composantes de ce qui pourrait être une transition vers la démocratie alimentaire. L’importance de la gouvernance territoriale apparaît comme un élément fondamental pour le soutien à la transition d’un territoire. De plus, l’hétérogénéité des initiatives se montre aussi comme un important levier d’action en faveur de cette dynamique. Et finalement, la multiplication des échanges entre les acteurs et leur empowerment constituent des dimensions clés pour la transformation des systèmes alimentaires. Bien que polymorphique, la démocratie alimentaire est un prisme essentiel pour lire une territoire en transition vers une alimentation plus durable.