Le succès de la moto comme mode de transport dans le Kongo-Central en R.D.C : ses effets sur la pérennisation de la Réserve de Biosphère de Luki, Patrimoine Mondial de l'Unesco

Abstract

En République Démocratique du Congo, la moto est l’un des moyens de transport tant en milieu urbain que rural. Elle ne transporte pas seulement des personnes, mais aussi des produits forestiers dans les milieux enclavés. La moto remplace les corbillards, elle assure le taxi et même les déménagements etc. C’est le cas dans toute la région qui abrite la Réserve Biosphère de Luki. La moto y est donc maître de la route. Selon cette étude menée en RD Congo, en raison de mesures sévères de régulation des espaces protégés, ceux-ci deviennent de plus en plus des foyers où naissent des stratégies de vie, traduisant les efforts des populations en vue de trouver par elles-mêmes des alternatives face à certains problèmes. C’est ce qui justifie le mode de transport par moto. Ce travail confirme qu’à Luki, à cause d’une certaine déglingue de l’État, des populations trouvent en la moto des solutions aux problèmes de la mobilité et des ressources économiques. En ce qui concerne la conduite des motos, ce sont des hommes d’entre 15 et 35 et non les femmes qui y sont les plus impliqués. Luki est un des greniers des populations locales et riveraines dans le sens où en RD Congo « près de quarante millions de Congolais dépendant des ressources forestières pour assurer leurs besoins quotidiens… » (Trefon, T., 2013 cfr bibliographie). D’une part, l’utilisation du transport par moto importée de la Chine à Luki, est pour la population une manière de marquer sa puissance par la possession d’un instrument étranger facilitant le transport qui était autrefois un casse-tête. D’autre part, l’utilisation de la moto comme taxi se révèle donc le résultat d’un entreprenariat intuitif de la population de Luki qui pourrait mettre la réserve de biosphère en danger quant à son rôle de facilitateur expéditif dans les activités de makala et bushmeat.