Le phénomène de l'écriture en miroir chez les jeunes enfants

Abstract

Le présent mémoire s’intéresse à l’écriture en miroir chez les enfants âgés de cinq à huit ans scolarisés dans des écoles de l’enseignement maternel et primaire ordinaire de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Au fil des années, différents courants théoriques se sont succédés concernant la signification de l’écriture en miroir et ses origines. La plupart des recherches se sont concentrées sur des populations spécifiques, des cas pathologiques, des gauchers ou sur des enfants présentant des troubles de l’apprentissage. Toutefois, grâce à des recherches plus récentes, nous savons que l’écriture en miroir n’est pas un signe précurseur d’un trouble du développement (Dehaene, 2007), mais plutôt une étape normale et temporaire du développement de l’écriture.

Au terme de notre revue de la littérature, nous avons dégagé cinq hypothèses de travail, à savoir l’orientation des caractères, l’influence du contexte, les difficultés dans la reconnaissance de l’orientation, l’influence de la dictée et le niveau de scolarité.

Nos résultats mettent en évidence que l’écriture en miroir est effectivement une étape intermédiaire entre l’apprentissage de la forme des caractères et l’apprentissage de leur orientation. Les plus jeunes enfants, n’ayant pas encore mémorisé l’orientation des caractères, font plus fréquemment des erreurs de reconnaissance et écrivent plus souvent en miroir. En effet, s’ils doivent écrire de mémoire, ils auront tendance à utiliser la règle implicite de l’écriture à droite, écrivant ainsi plus souvent en miroir les caractères tournés vers la gauche. A contrario, s’ils peuvent copier un caractère, ils produiront moins d’écritures en miroir, étant donné qu’ils ont accès à l’information de l’orientation. Toutefois, même si les enfants connaissent l’orientation des caractères, les contraintes spatiales peut encore influencer l’écriture en miroir.