L'analyse des effets du stress lié aux trajets domicile-travail : le burn-out, une variable médiatrice ?

Abstract

Introduction. De plus en plus nombreuses sont les personnes qui ne résident pas près de leur lieu de travail et qui, ainsi, se prononcent davantage en faveur de longs déplacements (Stutzer & Frey, 2008). Dans les sociétés industrialisées, les déplacements entre le domicile et le lieu de travail sont devenus un phénomène démographique répandu et un facteur de stress touchant la majorité des professionnels (Kluger, 1998). Malgré l’importance qu’ont les déplacements domicile-travail dans la vie des travailleurs, peu d'études ont été menées afin de mieux comprendre les effets de ces déplacements sur les professionnels et leurs organisations. Objectif. L’objectif principal de l’étude est d’élargir nos connaissances quant à l’impact qu’induit le stress lié aux trajets domicile-travail (STDT) sur les comportements et le bien-être au travail, à travers l’étude du rôle médiateur des deux dimensions du burn-out (à savoir le désengagement et l’épuisement) dans les relations entre le STDT et l’implication organisationnelle (H1), la performance au travail (H2), l’intention de quitter (H3) et la satisfaction au travail (H4). Méthode. Une étude transversale a été menée sur un échantillon constitué de 241 habitants de la Communauté germanophone de Belgique. Les analyses descriptives ont été effectuées à l’aide du logiciel Statistical Analysis System (SAS 9.4). Les analyses portant sur les effets médiateurs ont été réalisées en utilisant le logiciel Mplus 7.4. Résultats principaux. Les quatre hypothèses ont été partiellement confirmées. Les résultats montrent que le désengagement joue un rôle de médiateur dans les relations entre le STDT et l’implication affective, l’implication normative, la performance au travail et la satisfaction au travail, mais pas la relation entre le STDT et l’implication de continuité. L’épuisement ne joue pas un rôle de médiateur dans la relation entre le STDT et les outcomes.