Comparaison de l'effet de deux modes de fauche sur l'occupation aviaire des bandes herbeuses de l'aéroport de Charleroi-Bruxelles Sud (Gosselies)

Abstract

Les bandes herbeuses présentent le long des pistes d’aéroports attirent l’avifaune par les grandes zones ouvertes de repos et d’alimentation qu’elles leur offrent. La présence aviaire sur les zones aéroportuaires est une problématique sérieuse par le risque de collisions (birdstrike) avec un aéronef qu’elle engendre. Ces birdstrikes peuvent avoir un coût important, à la fois humain, matériel et financier. Différentes techniques d’effarouchement sont pratiquées dans les aéroports par le personnel de la BCU (Bird Control Unit), à la fois visuelles, auditives et chimiques. Les principaux désavantages de ces méthodes, c’est qu’elles montrent une habituation forte de la part de l’avifaune, et demandent d’être répétées très régulièrement. Traditionnellement, les bandes herbeuses ne sont tondues que bisannuellement à l’aide d’un tracteur tondeuse, les herbes hautes limitant l’accès au sol pour l’avifaune. Cette hauteur d’herbe attire les rongeurs, et donc les oiseaux de proie, ainsi que les oiseaux qui nichent dans une végétation haute. Un fort afflux aviaire est également observé lors et immédiatement après cette fauche. Un autre mode de fauche existe, par robot-tondeuse qui tond de façon très fréquente (tous les jours) et maintient la hauteur de la végétation rase. Cette étude a donc cherché à voir un éventuel effet du mode de fauche sur la présence aviaire en quantifiant le nombre d’individus sur différentes zones recevant un traitement différent (Fauche traditionnelle vs fauche robotisée) puis en comparant ces relevés. Les résultats ont montré que des effets extérieurs à l’étude avaient un fort impact sur la répartition de l’avifaune au sein de l’aéroport de Charleroi. Cette répartition varie en fonction des années, de la saisonnalité, de la météo (hygrométrie et force du vent), mais également de façon spatiale au sein même du site. L’influence de tous ces effets sur l’étude n’a pas permis de tirer des conclusions tranchées, bien qu’une tendance à l’augmentation globale semble apparaitre pour la fauche par robot-tondeuse. Une meilleure répartition des différents traitements et une plus longue période d’étude pourraient par la suite permettre de limiter ces effets extérieurs et donc de potentiellement pouvoir mieux comparer l’effet de ces deux modes de fauche.