Diversité des processus photosynthétiques chez plusieurs espèces de Scléractiniaires de l'Archipel de Palau et influence du pH

Abstract

Les récifs coralliens sont un des milieux les plus riches de notre planète. Ils sont aujourd’hui en danger à cause notamment de l’augmentation de la concentration en CO2 dans l’atmosphère, qui cause une augmentation de la température et une baisse du pH des océans. On trouve toutefois des récifs même dans des environnements extrêmes. Notre étude avait donc pour but d’étudier plusieurs paramètres physiologiques dans des récifs qui subissent des conditions semblables à celles prédites par le GIEC pour les 50 prochaines années. Nous avons comparé les paramètres de deux communautés des Palaos, un site contrôle et un site acide. Des échantillons ont été prélevés sur différents coraux de chaque site. Les paramètres photosynthétiques étaient mesurés sur place à l’aide de méthode basées sur la mesure des échanges en O2 et de la fluorescence de la chlorophylle a. Les échantillons étaient ensuite congelés et rapportés au laboratoire, où un comptage des cellules symbiotiques était effectué. Une analyse de l’ADN des Symbiodiniaceae était ensuite réalisée pour déterminer le clade auxquelles elles appartiennent. Finalement, le contenu pigmentaire des dinoflagellés était analysé, reprenant les chlorophylles et les principaux types de caroténoïdes. Deux ACP ont été effectuées, une pour les paramètres de l’hôte, et l’autre pour les paramètres du symbionte. Des ANOVA à un et deux facteurs ont été réalisées pour chaque paramètre, afin de comparer les deux sites et les espèces présentes sur chaque site. On observe seulement 3 espèces en commun entre les deux sites. On remarque peu de séparation entre les sites lors de l’ACP, seules quelques espèces étaient isolées. Les Symbiodiniaceae appartenaient majoritairement au genre Durusdinium, avec peu de différences entre les sites. La densité cellulaire était globalement plus élevée pour Pocillopora damicornis et Porites digitata par rapport aux autres espèces. Les pigments ne présentaient pas de changements marqués selon le site. La même chose était observée pour les paramètres de fluorescence et d’échange de l’O2. Nous n’avons donc pas constaté les différences attendues au niveau des paramètres physiologiques. Même si les espèces formant les récifs étaient différentes, les paramètres étaient relativement semblables entre les sites. Les paramètres de fluorescences et d’échange en O2 étant normaux sur le site acide, les coraux ne semblent pas souffrir des conditions plus extrêmes. Nos données semblent montrer que certaines espèces de coraux pourraient donc s’adapter aux conditions plus extrêmes prévues pour le futur. On n’observe pas de différences dans les genres de Symbiodiniaceae, ni dans la composition pigmentaire. Il faut donc chercher les adaptations aux conditions extrêmes dans d’autres paramètres que ceux liés à l’appareil photosynthétique.