Etude de la biodiversité entomologique d'un site humide aménagé, le Wachnet en Wallonie : sélection et analyses de groupes cibles

Abstract

Les écosystèmes ont longtemps été mis-à-mal par l’activité humaine et notamment par la dernière révolution agricole, ils se voient désormais d’autant plus menacés avec le réchauffement climatique. C’est le constat de récentes études qui estiment que le déclin de l’entomofaune déjà largement amorcé devrait s’accentuer avec 40% des populations européenne qui pourraient être amenées à disparaitre dans un futur proche. D’autant plus que les pressions anthropiques ne devraient pas être amenées à s’alléger au vu des prévisions de l’ONU qui estiment la population humaine à presque 10 milliards d’habitants à l’horizon 2050. Ainsi dans un souci d’enrayer le processus et de nourrir les populations, de nombreuses pratiques de luttes biologiques innovantes sont développées, comme au laboratoire d’Entomologie fonctionnelle et évolutive de Gembloux. L’utilisation d’insectes prédateurs contre les pestes ravageuses de culture n’est cependant pas nouvelle et apparait comme une bonne alternative pour réduire les pressions s’exerçant sur les écosystèmes. Notre étude s’intéresse à ces insectes auxiliaires à travers l’étude de 3 groupes entomologiques : les Syrphidae, les Coccinellidae et les Hyménoptères parasitoïdes. Elle prend place dans un site humide aménagé au sein de l’Hesbaye Liégeoise, région caractérisée par son activité agricole : le Wachnet qui se démarque par sa mosaïque d’habitats. La diversité entomologique y a été évaluée avec l’identification de 5 stations représentatives de l’ensemble du site. Des pièges jaunes à eau, tentes Malaises et pièges à succion y ont été placés et récoltés durant le mois de juin permettant l’identification de 32 espèces de syrphes, 10 de coccinelles et 5 super-famille de micro-hyménoptères parasitoïdes. Parmi ces espèces sont retrouvées les auxiliaires les plus largement décrits comme Episyrphus balteatus et Coccinella septempunctata ainsi que des espèces de la super-famille des Chalcidoidea. La diversité du site en comparaison aux études précédentes semble relativement stable bien que 5 nouvelles espèces de coccinelles aient été identifiées. Les données de cette étude pourront venir enrichir les connaissances sur la distribution des espèces auxiliaires en zone humide et à proximité de zones agricoles. Les espèces de parasitoïdes complèteront la collection du Conservatoire entomologique de Gembloux où la première collection de parasitoïdes de Belgique a été créé en 2016.