Qualités biologique et chimique des sols forestiers sous épicéa (Picea abies (L.) Karst) et sous hêtre (Fagus sylvatica L.) enArdenne belge

Abstract

Les sols forestiers participent activement à la dynamique et à la production des forêts en fournissant une série de services écosystémiques. La qualité de ces sols peut être déterminée par l’étude d’indicateurs physique, chimique et biologique. Elle peut être affectée par les essences forestières avec des effets variables en fonction de l’espèce d’arbre et du type de sol. L’objectif de ce travail était de déterminer la qualité des sols forestiers wallon à l’aide d’indicateurs biologiques et chimiques et de d’étudier l’effet de deux essences sur cette qualité. Un second objectif était de déterminer si une relation existait entre la qualité biologique d’un sol et le risque nutritionnel présenté par les arbres. Trente sites répartis en Ardenne ont été sélectionnés pour leur essence dominante (hêtre ou épicéa) et leur risque nutritionnel parmi une liste de 41 sites appartenant au réseau de monitoring ICP-Forest. Les indicateurs biologiques et chimiques utilisés ont permis de mesurer l’activité et la biomasse des micro-organismes ainsi que certaines caractéristiques chimiques des horizons organique et organo-minéral du sol. L’effet des essences a ainsi pu être étudiée sur ces deux horizons à l’aide d’ANOVA à deux facteurs. La relation entre la qualité biologique et les risques nutritionnels a été étudiée à l’aide d’ANOVA à un facteur. Les résultats de notre étude a permis d’identifier un effet des essences sur les qualités biologique et chimique des sols. Cependant, cet effet était contradictoire à l’hypothèse souvent admise d’une meilleure activité biologique des sols sous feuillus que sous résineux. Nos résultats ont, en effet, montré une meilleure activité de dégradation de la matière organique et de plus grandes quantités en carbone labile pour les sols sous épicéa que pour ceux sous hêtre. Pour la minéralisation de l’azote, aucune différence n’a été trouvée entre les essences. L’effet de ces essences était plus présent dans l’horizon organique que dans l’horizon organo-minéral, ce qui correspondait avec les caractéristiques du type d’humus retrouvées sur les sites. Très peu de relations ont été trouvées entre la qualité biologique des sols et les risques nutritionnels présentés par les arbres. Cela pourrait s’expliquer en partie par la méthodologie de la détermination des niveaux de risque nutritionnel.