Techniques de gestion favorisant l'abondance des Osmies et des Mégachiles au sein du vignoble de Ribeauvillé

Abstract

Le déclin des abeilles sauvages est le résultat de multiples causes et notamment d’une agriculture intensive et peu respectueuse de l’environnement. De plus en plus d’alternatives se mettent en place pour diminuer cette pression. C’est dans ce contexte que s’inscrit le “Projet Biodiversité Remarquable” mis en place sur le vignoble du bassin versant de Ribeauvillé (Alsace, France). Ce projet a pour but de favoriser la biodiversité dans le vignoble en mettant en place des actions tant au niveau des pratiques viticoles qu’au niveau de la gestion du bassin versant. C’est ainsi qu’un mélange de graines de plantes mellifères a été semé en inter-rang sur une grande partie des parcelles du vignoble et cela dans le but d’y favoriser les pollinisateurs indigènes. On pratique aussi la fauche tardive susceptible de favoriser la diversité des plantes herbacées et les parcelles sont de plus en plus souvent conduites en viticulture « biologique » ce qui réduit la pression sur l’environnement. L’objectif de cette étude a été de mettre en évidence, si les pratiques viticoles et de gestion du bassin versant favorisent l’abondance des Osmies et des Mégachiles. Nous avons analysé les données de présence des insectes collectées de mars à juillet au moyen de nichoirs et par la réalisation de modèles linéaires généralisés mixtes de type log-Poisson. En ce qui concerne la gestion du vignoble, il ne semble pas y avoir d’effets liés au semis mellifère semé dans les inter-rangs, à la conduite viticole plus respectueuse de l’environnement ou à la pratique de la fauche tardive. Nous avons cependant montré un effet positif de la valeur pollinisatrice mais un effet négatif de la richesse spécifique du couvert végétal. La valeur pollinisatrice du couvert végétal, indicateur valable de bonne gestion du vignoble, favorise bien l’abondance des deux groupes d’insectes étudiés. L’effet négatif de la diversité du couvert végétal pourrait résulter d’une diminution de la proportion des espèces végétales de prédilection de ces deux groupes. En ce qui concerne le bassin versant, la distance par rapport aux lambeaux forestiers ne semble pas avoir d’effet. Par contre, nous avons mis en évidence des effets positifs de la distance à la ville et de la distance aux haies. L’effet positif de la distance à la ville pourrait s’expliquer par une pression environnementale trop forte et des ressources alimentaires allogènes non adaptées à ces espèces. En ce qui concerne les haies, cela pourrait s’expliquer par des espèces ligneuses non adaptées pour ces espèces.