Génétique des populations du lérotin, Dryomys nitedula, sur l'ensemble de son aire de répartition

Abstract

Le lérotin, Dryomys nitedula, est un petit rongeur appartenant à la famille des Gliridae avec une large aire de répartition allant de l'Europe centrale jusqu’à l'Asie centrale en passant par le plateau Arabe. Actuellement, il existe seulement trois études phylogéniques sur le lérotin qui ont conduit à la proposition de nouveaux schémas de classification reflétant les relations intraspécifiques entre les individus étudiés. Toutefois, la taxonomie du lérotin reste complexe et mérite de meilleures investigations. Le premier objectif de cette étude était donc de clarifier le statut des sous-espèces identifiées à l’aide d’un plus grand jeu de données. Ici, nous avons appliqué des marqueurs d'ADN mitochondrial (cytochrome b) pour évaluer la relation phylogénétique entre les différentes populations de lérotin dans une grande partie de son aire de répartition. Les analyses phylogénétiques ont été effectuées à l'aide des méthodes du maximum de vraisemblance et d'inférence bayésienne. Nos résultats ont révélé cinq lignées principales et onze sous-lignées et ont permis de mettre en évidence l’existence de deux possibles unités évolutives naissantes : la lignée du centre de l’Iran (D) et la lignée de Russie du Nord et Caucase Nord (E). Dans un second temps, la tendance générale de la population bulgare étant inconnue selon la liste rouge de l'UICN, nous nous sommes focalisés sur la génétique des populations de la population bulgare. Jusqu’à présent, aucune étude sur le lérotin n’a utilisé d’approches génomiques de nouvelle génération pour étudier la génétique des populations. Il s’agit donc de la première étude utilisant la méthode 3RAD pour définir si des structures différentes existe au sein d’une même population. Les premières tendances issues de nos résultats ont permis de montrer une certaine stabilité des populations étudiées en Bulgarie, particulièrement celle de Pastrogor, mettant ainsi en évidence que le lérotin pourrait être une espèce généraliste avec une plus large diversité d’habitat.