La planification d'urgence et la gestion de crise à l'épreuve de la covid-19

Abstract

Le risque pandémique s’est considérablement accru ces dernières décennies, principalement du fait de l’activité humaine, de notre mode de vie et de production. Alors que ce risque est amené à s’accroître dans le futur, ce travail tente d’apporter un double éclairage sur la pandémie de covid-19 en Belgique. Dans une première partie, nous analysons la notion de planification d’urgence, avec une attention particulière pour le risque sanitaire, afin de mettre en lumière le cadre dans lequel la crise s’inscrit, ainsi que les instruments dont disposent les acteurs de la gestion de crise, mais aussi les règles qu’il leur incombe de respecter. Dans la seconde partie, ce travail poursuit l’objectif de déceler les difficultés auxquelles les acteurs de la gestion de crise ont été confrontés, ainsi que les phénomènes politiques à l’origine des difficultés en question. A cette fin, nous avons analysé l’entièreté des travaux réalisés par deux commissions spéciales mises en place au niveau fédéral ainsi qu’au niveau wallon : la « commission spéciale chargée d’examiner la gestion de l’épidémie de covid-19 par la Belgique » et la « commission spéciale chargée d’évaluer la gestion de la crise sanitaire de la covid-19 par la Wallonie ». La structure de gestion de crise fait également l’objet d’une attention particulière à travers les deux parties du travail dans la mesure où sa connaissance est un prérequis fondamental aux analyses de la planification d’urgence et de la gestion de crise faisant respectivement l’objet de la première et de la seconde partie. Dans le cadre de nos travaux, neuf difficultés opérationnelles ont été épinglées, ainsi que dix-sept phénomènes politiques. Les principaux enseignements sont relatifs à la résilience de notre société, au degré de préparation des autorités publiques, à la culture du risque, à la coordination et à la communication en gestion de crise mais aussi à l’interaction entre les différents acteurs de la gestion de crise. Enfin, la conclusion nous a permis de questionner le rapport entre la temporalité politique et la temporalité du risque, ainsi que l’adéquation entre notre modèle politique et les risques modernes. Les hypothèses que nous y formulons nous semblent pouvoir constituer le prisme à travers lequel comprendre les causes premières à l’origine de l’ensemble des difficultés opérationnelles et phénomènes politiques constituant le cœur de ce travail de fin d’études.