Induction hormonale du frai chez le rivulus des mangroves (Kryptolebias marmoratus)

Abstract

Chez les poissons, la reproduction est sous le contrôle des hormones qui régulent le processus de développement des gamètes. Ce système neuroendocrinien fonctionne suivant les variations des facteurs environnementaux (température et photopériode) qui, en situation d’élevage peuvent faire défaut, interrompant le processus de maturation sexuelle. Chez la plupart des espèces de poissons, l’administration artificielle des hormones impliquées dans la reproduction rétablit le processus de maturation des gamètes, induisant chez la femelle l’ovulation et la ponte tandis que chez le mâle, la spermiation. Dans cette étude, nous avons évalué les effets de l’administration des hormones exogènes de reproduction sur la fécondité, la fécondation, la viabilité et le développement des embryons de Kryptolebias marmoratus. Au total, 60 individus hermaphrodites répartis en 6 groupes ont été soumis à deux types d’hormones à différentes doses. Il s’agit de la Mélatonine aux doses de 0.1 μM et 1 μM administrées par balnéation durant 14 jours et l’Ovaprim administré par injection péritonéale aux doses de 0.35 μL.g-1 et 0.50 μL.g-1. Les poissons traités avec Ovaprim ont été suivis durant 24h post-injection. A l’issue des essais, il apparaît que les traitements appliqués n’ont eu aucun effet sur la fécondité et la fécondation. Les poissons traités avec les deux différentes hormones ont pondu de la même manière que ceux des groupes témoins correspondants avec une faible fécondité moyenne de 4.8 oeufs pour la Mélatonine à 0.1 μM et 9.3 oeufs pour la Mélatonine à 1 μM contre 5.4 oeufs du traitement témoin. Les poissons du groupe de l’Ovaprim ont pondu en moyenne 0.4 oeuf pour la dose de 0.35 μL.g-1 et 0.5 oeuf pour la dose de 0.50 μL.g-1 alors que pour le groupe témoin Ovaprim, il y a eu 0.9 oeuf. Le taux de ponte journalier a été de 20% pour le groupe témoin, 16.4% pour la dose faible et 25% pour la dose forte de Mélatonine. De la même manière, il a été de 13.3% pour le groupe témoins, 10% pour la faible dose et 16.9% pour la dose forte d’Ovaprim. Tous les oeufs étaient fécondés avant d’être expulsés (taux de fécondation de 100%). Les taux de survie des oeufs/embryons à la ponte, après 24h de ponte et au 14e jour d’incubation ont été élevés pour tous les groupes de Mélatonine et d’Ovaprim. Le développement embryonnaire s’est poursuivi normalement de la ponte jusqu’à entrer en diapause pour tous les traitements de deux groupes. Ces résultats mettent en évidence l’inefficacité des traitements appliqués chez K. marmoratus quant à l’influence des hormones sur la production et la fécondation des oeufs. Par ailleurs, ils se sont prouvés non létaux tant sur les géniteurs que sur les embryons.