Etude des liens entre les troubles du langage et les troubles cognitifs dans la maladie de Parkinson

Abstract

La maladie de Parkinson est la deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente après la maladie d’Alzheimer. Celle-ci est caractérisée par une série de troubles moteurs importants pouvant également atteindre les composantes motrices de la parole. À côté de ces symptômes moteurs, nous pouvons relever différents symptômes non moteurs comprenant notamment des déficits langagiers et cognitifs. Ce sont ces deux derniers domaines qui ont fait l’objet de ce travail.

En effet, tout au long de cet écrit, nous avons tenté d’établir les profils langagier et cognitif complets de 14 patients parkinsoniens que nous avons comparés à ceux de 20 sujets contrôles. Au niveau du langage, nos analyses ont mis en évidence de bonnes compétences de compréhension de phrases (plus réduites pour les phrases non canoniques) ainsi qu’une difficulté à différencier des énoncés contenant ou non un sens implicite. À côté de cela, un traitement de verbes relativement préservé a été observé chez les patients parkinsoniens de notre échantillon. De plus, la production orale de ces derniers était marquée par une grammaticalité et une fluence réduites. En revanche, l’informativité du discours apparaissait préservée, au même titre que les performances aux tâches de fluences verbales. En outre, nous avons également évalué la sphère cognitive de ces patients. Ces évaluations ont mis en évidence des capacités mnésiques préservées, autant au niveau de la mémoire à court terme (« item », « ordre » et visuo-spatiale) que de la mémoire à long terme. Cependant, nous pouvions souligner certaines faiblesses au niveau de certaines fonctions exécutives, telles que la flexibilité et l’inhibition verbale. À côté de cela, l’inhibition motrice et la planification apparaissaient préservées chez nos participants.

Finalement, des liens significatifs entre les compétences cognitives et langagières de ces patients ont été soulignés. En effet, la flexibilité et la mémoire à court terme « item » semblaient avoir un impact sur la compréhension de langage littéral et non littéral ainsi que sur la production orale et sur les performances aux tâches de fluences. Cependant, la mémoire à court terme « ordre » ne présentait d’impact que sur l’informativité du discours. Par ailleurs, nous avons également relevé un lien entre l’inhibition verbale et la compréhension de phrases littérales.