L'interface travail-études : les effets sur la performance à la tâche, la satisfaction professionnelle, le stress et l'engagement des travailleurs-étudiants

Abstract

À l’heure actuelle, de plus en plus de personnes dans le monde combinent les études et le rôle de travailleur. S’il s’avère que c’est déjà le cas dans des pays tels qu’en Australie ou en Nouvelle Zélande (Creed, French & Hood, 2015), le phénomène fait également son apparition sur le continent américain (Butler, 2007), ou dans nos sociétés occidentales, en France par exemple, où la combinaison entre études et travail est de plus en plus commune (Brunel et Grima, 2010). De ce fait, un grand nombre de personnes connaissent ce phénomène et multiplient les rôles au sein de différentes institutions. Cette multiplicité des statuts amène beaucoup de personnes à mener des doubles ou triples vies en endossant des rôles issus des sphères familiale, sportive, professionnelle, etc. L’objectif de cette étude est d’étudier l’impact du conflit et de l’enrichissement travail-études sur la performance à la tâche et la satisfaction au travail des participants ainsi que sur leur stress et leur engagement au travail. Nous envisageons ici l’interface travail-études comme médiateurs de la relation entre différents antécédents (ressources / demandes) aussi bien professionnels que scolaires et les outcomes cités ci-dessus. Afin de tester nos différentes hypothèses, un questionnaire en ligne a été diffusé sur les réseaux sociaux. Le public cible étant des travailleurs-étudiants, des personnes ayant donc un emploi et suivant des études en parallèle. Par la suite, les analyses statistiques ont été faites sur un logiciel statistique, MPlus. Toutes nos hypothèses ont été partiellement vérifiées. L’ETE médie la relation entre les ressources et le bien-être au travail ainsi qu’entre les ressources et les attitudes au travail. En effet, les 3 dimensions du support au travail ainsi qu’une dimension du support des collègues de classe sont associées à quasi tous les outcomes via l’ETE. De plus, les hypothèses stipulant que l’ETE médie la relation entre les demandes et le bien-être ainsi que les attitudes au travail, sont également partiellement vérifées. Les demandes professionnelles sont en effet associées à ces mêmes outcomes via l’ETE. En ce qui concerne le CTE, celui-ci médie la relation entre les demandes et le bien-être ainsi que les attitudes au travail. Le CTE médie également la relation entre les ressources et le bien-être au travail ainsi qu’entre les ressources et les attitudes au travail. En effet, le support du superviseur a un effet indirect sur deux dimensions de l’engagement, la satisfaction au travail et le stress via le CTE.