Etudes des déterminants de la réduction des différences de performance entre les élèves natifs et les élèves issus de l'immigration en Belgique : analyses secondaires des données PISA

Abstract

Depuis de nombreuses années, les différences de performance entre les populations natives et immigrées sont étudiées. Parmi les études en milieux scolaires, les résultats sont, la plupart du temps, meilleurs pour les élèves natifs bien que des exceptions existent. Les enquêtes internationales telles que PISA, TIMSS ou PIRLS ont pour objectif de comprendre pourquoi certains pays, certaines écoles et certains élèves sont plus performants que d’autres afin d’améliorer l’efficacité et l’équité de l’enseignement. Ces études internationales analysent les compétences en compréhension de l’écrit, en mathématiques et en sciences de certains groupes d’élèves – PISA évalue les élèves âgés de 15 ans, par exemple – et procèdent à des comparaisons internationales au niveau des performances. Des variables contextuelles sont également prises en compte. Dans plusieurs pays tels que la Belgique, la France et l’Allemagne, nous assistons depuis 2006 à une réduction substantielle des différences de performance entre les populations natives et immigrées. Ainsi, en Belgique, en compréhension de l’écrit, l’écart de performance s’élevait à 102 en 2000 alors qu’il n’est plus que de 60 en 2018. Cette réduction semble essentiellement résulter d’une amélioration de la performance des élèves immigrés. L’objectif de ce travail est d’identifier plusieurs facteurs démographiques ou scolaires qui pourraient justifier de tels changements en compréhension de l’écrit, domaine majeur évalué par PISA en 2000, 2009, 2018. Dans la première partie de ce travail, une brève comparaison des performances des populations natives et immigrées sera dressée. Ensuite, plusieurs facteurs explicatifs liés aux difficultés scolaires des populations immigrées seront présentés. Les recherches effectuées depuis les années 2000 par les enquêtes internationales PISA ont permis de dresser un bilan des systèmes éducatifs des pays participants. Les données recueillies par l’OCDE dans le cadre de ces études permettent de recueillir, auprès des élèves, des informations relatives à l’immigration. A l’aide de ces renseignements, certaines théories relatives à l’échec des populations immigrées permettent de cerner de plus près leur situation. Dans le cadre de la partie pratique, cette base de données permettra de déterminer certains des facteurs déterminants de la réduction des différences de performance en compréhension de l’écrit entre les natifs et les immigrés en Belgique. Les phénomènes pouvant expliqués l’évolution des performances en communauté flamande et en Fédération Wallonie-Bruxelles seront étudiés et comparés.