Des doigts et des nombres. L'utilisation fonctionnelle des doigts dans les compétences arithmétiques chez les enfants tout-venants présentant des compétences variables en mathématiques

Abstract

Contexte : Dès le début des apprentissages en mathématiques, les enfants utilisent leurs doigts pour compter. De nombreux professionnels étudient la question du rôle fonctionnel des doigts dans les habiletés numériques telles que les compétences arithmétiques. C’est dans ce cadre de recherche que nous avons établi notre travail et exploré deux questions de recherches principales. Nous nous sommes questionnés sur le lien prédictif des compétences digitales telles que les gnosies digitales, la dextérité manuelle et la coordination du mot nombre (NVO) et le levé du doigt sur les compétences arithmétiques chez des enfants d’âge scolaire présentant des niveaux variables en mathématiques. Ensuite, nous avons souhaité approfondir notre questionnement à propos d’un indice en particulier qui a été très peu étudié : la coordination NVO et du levé du doigt. Plus précisément, nous souhaitions observer s’il existait une différence significative de l’indice de coordination selon la modalité numérique ou non de la tâche chez les enfants faibles en mathématiques par rapport aux enfants forts en mathématiques. Méthodologie : Afin d’apporter des éléments de réponses, nous avons rencontré, à deux ou trois reprises, 28 enfants scolarisés de la 2ème à la 4ème primaire. Les deux premières séances ont été consacrées à l’évaluation de leurs habiletés numériques, des mesures cognitives (Qi, mémoire de travail) et deux de nos indices digitaux (gnosies et dextérité manuelle). L’indice de coordination NVO-doigt a été évalué lors de la dernière séance au Laboratoire d’Analyse du Mouvement Humain (LAMH) en 3D. Résultats et discussion : Les résultats ne nous permettent pas mettre en évidence une valeur prédictive spécifique des compétences digitales sur les performances arithmétiques. En revanche, la mémoire de travail (MDT) semble être un des processus communs à chacune des variables digitales ainsi qu’aux compétences arithmétiques avec contrainte de temps. Il est, toutefois, difficile d’adopter une position franche quant aux différents débats qui animent la littérature au vu des limites que comportent notre étude. Nous n’avons pas non plus pu mettre en avant de différence significative de la coordination selon la condition chez les enfants forts et faibles en mathématiques. Ces résultats ont été discutés au regard des limites méthodologiques détaillées dans ce travail.